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Une fillette de 8 ans a été tuée par des chiens alors qu'elle se trouvait seule chez elle: un an avec sursis requis contre sa mère

Le ministère public a requis lundi une peine d'un an d'emprisonnement, assortie d'un sursis probatoire, contre une Louviéroise poursuivie devant le tribunal correctionnel de Mons pour un homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution.

La nuit du 11 au 12 juillet 2021, la prévenue avait laissé seule sa fille, âgée de huit ans, en compagnie de ses quatre chiens, dont deux de race American Staff. La petite fille a été attaquée par les chiens et elle est décédée peu de temps après son admission à l'hôpital. Les faits ont eu lieu à Strépy-Bracquegnies. La mère savait que ses chiens étaient agressifs, mais pas envers elle, ni envers sa fille, a-t-elle déclaré lors de l'instruction d'audience.

Selon Me Bruno, qui représente le père de la petite fille, des éléments annonciateurs auraient dû inciter la mère à se séparer de ses chiens. L'un des canidés avait déjà blessé un élève en fonçant dans un groupe, car il avait vu un autre chien. Les animaux avaient également occasionné des dommages à l'habitation.

La mère de la prévenue a quant à elle déclaré qu'elle demandait à sa fille d'attacher ce chien pour qu'il n'attaque pas le sien, quand elle lui rendait visite. Les policiers avaient en outre été obligés d'abattre l'un des deux American Staff à leur arrivée tant il était agressif.

Elle ne parvenait plus à s'occuper de sa fille, de son logement et de ses chiens

Le substitut du procureur considère que la prévenue n'a pas eu un comportement responsable et a mis en évidence le milieu précaire dans lequel vivait cette famille. Le sol était jonché d'excréments canins et de déchets. L'étage n'était pas dans un meilleur état. Le représentant du ministère public estime, à l'instar de l'avocat de la partie civile, qu'il y avait des signes avant-coureurs.

De nombreux témoins ont parlé de l'agressivité des chiens et de nombreux incidents, minimisés par la prévenue, ont eu lieu. "Lors de son audition à la police, elle a déclaré qu'elle ne parvenait plus à s'occuper de sa fille, de son logement et de ses chiens, qu'elle disait protecteurs."

Pour le magistrat, il est clair que la prévenue a commis une faute en laissant sa fille seule, durant quinze à vingt minutes, avec ses chiens. Une interdiction de détenir des animaux a également été demandée ainsi que la confiscation du chien qui n'a pas été abattu par la police.

Me David Gelay, avocat de la prévenue, estime que sa cliente, qui élevait seule sa fille, n'a pas les outils psychologiques nécessaires pour comprendre ce drame. L'avocat a plaidé une suspension probatoire du prononcé de la condamnation pour la trentenaire qui fait déjà l'objet, dit-il, d'une condamnation sociale.

Il ne s'est pas opposé à la confiscation du chien dangereux, mais il a contesté l'interdiction de détenir des animaux, autres que des chiens. Il dit d'ailleurs avoir fait cette proposition d'interdire à sa cliente de détenir des chiens, au parquet. Le jugement sera prononcé le 12 septembre.

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