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Triple évasion au palais de justice de Bruxelles: une sécurité désastreuse

Trois personnes dangereuses se sont évadées du palais de justice de Bruxelles lors d'une audience à la chambre des vacations. De toutes parts affluent des plaintes concernant le manque récurrent de sécurité dans ce bâtiment. Le ministre de la Justice a fini par réagir ...

Quatre détenus ont été conduits mardi vers 09h30 dans la salle 01.4 du palais de justice où il devaient être jugés devant une chambre correctionnelle francophone. Immédiatement après que les menottes leur ont été retirées (comme c'est d'usage pour une comparution devant le tribunal correctionnel), deux hommes masqués et armés ont fait irruption. Ils ont obligé les personnes présentes à se coucher sur le sol. Trois des quatre détenus, Oussama Trimini Langeri, Youssef Oulad Has Chaib et Abdelhalim Akil, en ont profité pour fuir. Le quatrième, Hakim Ait Hammouche Taieb, est lui resté dans la salle.

L'assistance, forcée à se coucher sur le sol pour laisser le champ libre aux évadés, est en état de choc. Aucun coup de feu n'a été tiré et il n'y a pas de blessé. Les huit agents de sécurité présents dans la salle d'audience n'ont pas pu intervenir.

Les trois détenus et les deux hommes masqués ont couru dans les couloirs pour gagner la sortie donnant sur la rue aux Laines où ils auraient pris place dans une Renault Clio sombre. On a perdu leur trace.

> VIDEOS : LES REPORTAGES DU JOURNAL DE 19H



> Pour le personnel de sécurité du palais de justice, c’en est trop : ils ont arrêté le travail et dénoncent à nouveau l’immobilisme des pouvoirs publics qui connaissent le problème mais n’ont rien fait pour améliorer la sécurité du palais de justice.

> Le ministre De Clerck reconnaît qu'il y a un problème...

> Olivier Martins, l’avocat d’Oussama Trimini Langeri, était au micro de Nadia Salmi : "Je vois qu'on peut rentrer dans ce palais de justice comme dans un moulin. Pas de service de sécurité à l'entrée, pas de contrôle d'identitée, etc. Je rappelle qu'il y avait eu des évasions il y a quelques mois. Et ça continue."

> Témoignage de la juge Danielle Colinet
: "Je me suis couchée par terre. Je n'avais pas envie de recevoir une balle perdue."

Les évadés: des "habitués" de la justice ...

Deux de ces trois prévenus avaient déjà été condamnés par le passé, a-t-on appris au parquet de Bruxelles. Oussama Trimini Langeri (28 ans) avait été condamné en 2005 à quatre ans de prison pour vols avec violences. Youssef Oulad Has Chaib (27 ans) avait été condamné en 2002 à cinq ans de prison pour des faits similaires. Le troisième, Abdelhalim Akil (27 ans) n'aurait pas été condamné par le passé.

Leur histoire : ils avaient pointé un pistolet sur la tête d'un enfant et tiré sur la police

Ils devaient comparaître pour un violent home-jacking, commis le 27 novembre 2007 à Londerzeel. Deux femmes et un enfant de trois ans et demi avaient été menacés avec des armes de poing et une Kalashnikov. Après le home-jacking, les auteurs avaient tiré en direction des agents de police.

Selon le parquet, six personnes ont été impliquées dans les faits. Un des auteurs faisait le guet dans la voiture devant la maison tandis que cinq autres hommes entraient dans la maison par l'arrière. Une fois entrés, ils ont menacé deux femmes et un enfant à l'aide d'armes de poing et d'une mitraillette Kalashnikov. Ils ont réclamé les clés d'une Audi appartenant aux habitants ainsi qu'un coffre et de l'argent liquide. Ils avaient pointé une arme sur la tête de l'enfant.

Finalement, les cinq malfrats avaient dérobé un laptop et de l'argent liquide. Ils ont été pris en chasse par une patrouille de police et ont fait feu vers les policiers. Ils ont ensuite arrêté leur voiture sur l'A12 près d'un bois et ont encore tiré vers les forces de l'ordre.

La police a ensuite arrêté trois hommes dans le bois mais n'a pas pu interpeller les trois autres fuyards. Les agents ont retrouvé dans le bois des armes, des gants, le laptop volé, etc.

Les trois suspects interpellés n'avaient pas de papiers d'identité mais ont été rapidement identifiés. Il s'agissait d'un mineur et deux majeurs déjà connus pour de tels faits. Le mineur a été placé en institution fermée et a comparu devant le juge de la jeunesse.
 
 

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