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Trois hommes tués à Marseille sur fond de trafic de stupéfiants

Quatre jours après la mort d'un adolescent près d'un point de vente de drogue à Marseille, trois hommes ont été tués dans de probables règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants dans la nuit de samedi à dimanche.

Vers minuit, deux hommes de 25 et 26 ans ont été abattus de plusieurs balles de calibre 9 mm et de fusil d'assaut dans la cité de "La Marine bleue" dans le 14e arrondissement, un des plus pauvres de Marseille, ont indiqué des sources proches de l'enquête.

Les deux hommes "ont été pris pour cible par plusieurs personnes circulant à bord d'au moins deux véhicules", a précisé la procureure de Marseille Dominique Laurens dans un communiqué. "Des armes susceptibles d’avoir été utilisées pour la commission des faits" ont été découvertes à l'intérieur d'un véhicule incendié dans un quartier à proximité.

Connues des services de police, mais jamais condamnées, les victimes devaient toutes deux comparaître prochainement, l’une d'elle pour des "infractions à la législation sur les stupéfiants", a précisé la procureure.

Vers 01H00 du matin dans le 4e arrondissement, au centre de la ville cette fois-ci, la police a reçu des appels lui signalant des tirs et qu'une personne avait été emmenée de force dans un véhicule, a indiqué une source proche de l'enquête confirmée par le parquet.

Peu de temps après, un véhicule en feu, "susceptible d'être celui utilisé par les auteurs était découvert à environ 1,5 km", dans le 13e arrondissement, avec un corps calciné dans le coffre, un mode opératoire régulièrement employé dans les règlements de compte au sein du banditisme marseillais, selon les mêmes sources. Il est "probable" que le corps découvert en partie carbonisé soit celui de la personne enlevée, a indiqué le parquet.

- Lutte "sans relâche" -

La victime de l’enlèvement, âgée de 27 ans, était connue des services de police et a déjà été condamnée à douze reprises, selon la procureure. "Pour l’heure il n’y a pas de liens établis" entre les deux faits, a-t-elle souligné.

"S'il est trop tôt pour déterminer les motivations des auteurs de cet acte, ce nouvel épisode de violence n'entame pas la détermination des services de l'Etat à lutter sans relâche contre les trafics et la circulation des armes et à mettre tous les moyens pour retrouver les auteurs de ces homicides", a réagi la préfète de police, Frédérique Camilleri.

La police judiciaire enquête notamment pour "assassinat en bande organisée" dans le cadre des deux premiers homicides et pour "enlèvement et homicide en bande organisée" dans le cadre du troisième.

Le 18 août, un adolescent de 14 ans a été tué au fusil d'assaut à l'entrée de la cité des Marronniers, dans le 14e arrondissement, près d'un point de vente de drogue, un autre du même âge blessé et un enfant de huit ans légèrement blessé.

"Les enquêtes judiciaires sont en cours, mais a priori il apparaît assez évident que la guerre des territoires pour récupérer des points de deal (de drogue) rémunérateurs est sans doute une des raisons de ces attaques à main armée", qui se sont multipliées dans le département des Bouches-du-Rhône ces derniers mois, même si elles baissent depuis une dizaine d'années, avait alors souligné le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Onze personnes sont officiellement décédées cette année dans des règlements de comptes, selon un décompte du 14 août de la Préfecture de police.

Entre fin juin et début juillet, cinq hommes avaient été tués par balles. "Il y a des périodes de calme puis des flambées qui peuvent surprendre, le monde du banditisme n'est pas stagnant", avait souligné à l'époque le directeur de la zone Sud de la police judiciaire, Eric Arella, rappelant l'année 2014 avec six mois sans règlement de comptes et un bilan annuel final de 23 "réglos".

En 2016, 29 personnes sont mortes dans des règlements de compte à Marseille, un record depuis 30 ans.

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