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Tuerie de Liège: "Benjamin Herman ne respectait pas du tout ses conditions de congé pénitentiaire"

Hier soir, les crimes de Liège ont été revendiqués par le groupe terroriste Etat islamique. Dominique Demoulin, notre journaliste experte en terrorisme, était dans le RTLINFO13H pour nous offrir son expertise sur les dernières informations communiquées au sujet de la tuerie de Liège.

Est-ce une vraie revendication ou plutôt de la récupération ?

"C'est probablement une revendication opportuniste qui vient après le témoignage de cette femme de ménage qui atteste des convictions radicales de Benjamin Herman. C'est une revendication qui suit la voie habituelle. C'est-à-dire qu'elle émane de l'agence de propagande de l'organisation terroriste Etat islamique et qu'elle est diffusée via la messagerie cryptée Telegram. Cette revendication présente Benjamin Herman comme un soldat de l'Etat islamique sans mentionner son surnom dans la religion musulmane. Donc rien ne laisse présager qu'il a prêté allégance à l'Etat islamique mais celui-ci est tout de même revendiqué."

Ce qui est certain en tout cas, c'est que le tueur Benjamin Herman s'est bien radicalisé en prison. Il était notamment en contact avec des détenus fichés, dont une personne directement liée aux attentats de Bruxelles?

"Le 25 mai, soit vendredi dernier à 20h45, un chef de quartier de la prison de Marche rédige une note interne destinée à la direction. Cette note fait état des relations qui existent entre les prisonniers. Elle mentionne le nom de Benjamin Herman, 10 autres noms également, dont celui de Yassine Dibi. Dibi, c'est un homme
de 31 ans qui a été en Syrie en 2013, qui était proche de Khalid El Bakraoui, le kamikaze du métro de Bruxelles. En 2009, Khalid et Dibi sont arrêtés en même temps, alors qu'ils s'apprêtent à commettre un braquage."

Par ailleurs Dominique, vous avez la confirmation que Benjamin Herman ne respectait pas du tout ses conditions de congé pénitentiaire?

"Selon nos informations, lors de ses congés pénitentiaires, il devait séjourner chez sa mère, mais celle-ci ne pouvait ou ne voulait pas l'accueillir. L'administration était au courant qu'il séjournait ailleurs, parfois chez son frère dans la région de Liège et peut-être, est-ce pour cela qu'il a frappé à Liège. L'administration pénitentiaire savait donc qu'il n'était pas chez sa mère mais malgré cela ses congés lui ont été octroyés."

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