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Un homme condamné à 37 mois de prison avec sursis pour avoir abattu un cambrioleur chez sa grand-mère à Thuin

Le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné mercredi un ex-habitant de Gozée (Thuin) à 37 mois de prison avec sursis pour avoir abattu un cambrioleur qui s'était introduit chez sa grand-mère. Le juge a retenu le meurtre, mais estimé que celui-ci avait été "provoqué". Le délai déraisonnable a également été pris en compte pour atténuer la peine.

Le soir du 6 juillet 2012, le prévenu a entendu du bruit provenant de l'habitation voisine de la sienne, celle de sa grand-mère, qui était hospitalisée. Soupçonnant la présence de quatre cambrioleurs, il s'est armé de son fusil de chasse. Le prévenu y a été confronté à un voleur de 17 ans qui, selon ses dires, aurait brandi un couteau. Il a alors ouvert le feu, l'atteignant au flanc. Blessé grièvement, le jeune homme est décédé en milieu hospitalier. Ses trois complices, en revanche, ont réussi à prendre la fuite et n'ont témoigné qu'après la reconstitution.

"Il a voulu régler leur compte", a martelé à l'audience l'avocate des parties civiles, estimant que la prévention devait être requalifiée en meurtre. C'était également l'avis de l'avocat général, qui a relevé que le tir mortel avait été effectué à moins de deux mètres. Au terme de son réquisitoire, le parquet avait donc estimé que le tribunal correctionnel n'était pas compétent pour juger ce dossier.


"Un des risques du métier de cambrioleur"

Me Bouchat, conseil du prévenu, a décrit son client comme très attaché à sa grand-mère, qui l'a élevé et aidé toute sa vie. Il a ajouté qu'il faisait sombre, que les auteurs étaient quatre, qu'ils étaient tous munis de tournevis et que le fait d'entrer dans une maison et de tomber sur l'occupant "constitue l'un des risques du métier de cambrioleur". Son client n'ayant pas agi de manière calculée, Me Bouchat a plaidé l'acquittement sur base de la légitime défense, voire de la contrainte irrésistible.

Le tribunal a estimé que le meurtre était établi. Toutefois, le contexte et les liens forts qu'il avait pour sa grand-mère justifient l'excuse de provocation. En outre, dit le juge, le délai raisonnable a été dépassé vu les trois années perdues durant l'instruction.

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