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"4 côtes cassées, la rate éclatée, ça fait 4 mois d'hospitalisation": victime de violences conjugales, Nadia s'est retrouvée dans le coma

La violence conjugale est la première cause de mortalité des femmes en Belgique. On dénombre 56 plaintes par jour sur l’ensemble du pays. L’arrondissement de Liège est l’un des plus touchés. Et malgré la tolérance zéro affichée, la justice reste très lente. Nous avons rencontré l'une  de ces nombreuses victimes. Voilà plus d’un an et demi qu’elle attend le jugement de son affaire. Son mari a tenté de la tuer en 2016.

Nadia (prénom d'emprunt) a reçu ses premiers coups en 2011. A cette époque, elle dépose plainte mais aucun suivi n'est fait. 5 ans plus tard, les coups continuent et l'envoie dans le coma. Alors qu'elle se retrouve à l'hôpital, son affaire est enfin prise en compte. 

"Le jour où je n'ai pas voulu vivre de cette manière-là, monsieur m'a agressée. Résultat, 4 côtes cassées, la rate éclatée et un pneumothorax. Ça fait 4 mois d'hospitalisation. J'ai attendu 6 ans avant que l'on me protège et qu'on se dise 'Il y a danger, cette femme doit partir' ", nous confie-t-elle. Avant d'ajouter: "Ça fait un an que j'attends le jugement".

Malgré la circulaire sur la tolérance zéro sur les violences conjugales, la justice est encore accusée d'une certaine lenteur. Damien Leboutte, procureur de division au parquet de Liège, nous explique la raison de tels délais: "Pendant des années, on a été en sous-effectifs donc moins vous avez de gens pour travailler, moins la justice va vite. C'est un principe. Aujourd'hui, on a de nouveaux magistrats qui ne font que ça, en matière de violences conjugales, donc on peut espérer des réponses un peu plus rapides". 


40 plaintes par jour en Wallonie

Les victimes sont de plus en plus nombreuses à solliciter l'aide de la justice et de refuges. Le collectif contre les violences familiales et l'exclusion peut accueillir 63 femmes et 71 enfants. Un effectif insuffisant puisque 250 hébergements ont dû être refusés cette année.

"Peut-être qu'il y a une augmentation réelle des hommes violents mais je pense aussi qu'il y a une conscientisation et une reconnaissance du statut aux femmes qui vivent des violences conjugales", explique Monique Deliamchine du collectif contre les violences familiales et l'exclusion. 

Les mouvements féministes comme #Balancetonporc ou #Metoo ont permis de libérer la parole. Mais les professionnels du secteur s'étonnent chaque jour du nombre croissant de demandes d'aide. En Wallonie, on recense 40 plaintes par jour en moyenne.

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