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Vidéo choc: dérapages violents et fréquents des vigiles de grands magasins

Adel Lassouli et Sébastien Dubois ont enquêté pour RTL-TVI sur une large affaire d’excès de zèle des vigiles d’une société de gardiennage, poussé par leur direction à obtenir plus de résultats. Ceux-ci sortent dès lors du cadre légal de leur fonction et la violence est utilisée pour soutirer des aveux aux clients. Un ancien vigile témoigne dans l’anonymat et commente des images exclusives et choquantes.

« Ca arrive souvent car on est mis sous pression pour obtenir un résultat dans la fréquence des constats de vols », explique cet ex-vigile nullement impliqué dans les images que notre journaliste s’est procuré. « Quand on a une personne interpellée, on est prêts à tout pour arriver à nos fins, pour que le constat soit signé et que la personne avoue le vol. Comme la pression est constante, quand on a une personne interpellée, on perd parfois nos moyens. Pour que la personne avoue certaines choses, on peut arriver à des situations pareilles », témoigne-t-il sous couvert de l’anonymat.

Passage à tabac pris en photo

Sur les images en question, tournées par les caméras de surveillance d’un grand magasin bruxellois, on y voit par exemple un client excédé et agité face au service après-vente. Les agents de sécurité du magasin ne tardent pas à arriver et à l’appréhender violemment. L’homme est plaqué et maintenu au sol devant tous les clients. Pire, des photos montrent des violences physiques plus graves encore. Dans un local réservé aux vigiles, un homme soupçonné de vol est frappé par ceux-ci.

La direction pousse bien aux résultats... mais n'incite pas à la violence

Les pressions aux résultats apparaissent bien dans des documents qu’Adel Lassouli s’est procuré. Les agents de sécurité sont poussés à effectuer toujours plus de contrôles, toujours plus d’interpellations, et sont notés en fonction de cela. Mais la force ne peut en aucun cas être utilisée. Les images sont donc particulièrement compromettantes et Stijn Lobeau, qui est conseiller en sécurité chez Cobelguard, la société pour laquelle travaillent les vigiles pris en défaut, n’en disconvient pas. « On constate qu’il s’agit de plusieurs cas de violence qui doivent être analysés. On prévoit une enquête interne pour ce type de cas. Après avoir vu ces images, on est sûr pour deux des trois cas et ils ont été transmis à la police. » Mais la société n’a jamais été jusqu’à qualifier ces actes d’inacceptables, malgré le fait que ces agressions semblent nombreuses.

Seule la police peut faire usage de la force

Du côté du ministère de l’Intérieur, qui délivre et retire les agrégations, on rappelle que ces agents sont sortis du cadre de leurs fonctions. Marie Bocket, de la Direction Sécurité privée du SPF Intérieur, explique qu’il « faut rappeler que leur rôle est essentiellement dissuasif et préventif et qu’ils doivent de toute façon appeler la police lorsque l’utilisation de la contrainte ou de la force est nécessaire. C’est la police qui doit rester le premier représentant de l’autorité publique et de la sécurité. »

Le magasin où les incidents se sont produits a décidé, comme la police, d’ouvrir une enquête.

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