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Voici les 12 points de la défense de Wesphael qui contredisent les scénarios présentés par l'avocat général et les parties civiles

C'est Me Tom Bauwens qui a entamé la plaidoirie de la défense, mercredi, devant la cour d'assises du Hainaut dans le cadre du procès de Bernard Wesphael. Il a démonté en 12 points les 13 points des parties civiles qui montraient qu'il "n'y a pas d'autre solution" que l'homicide.

Me Bauwens, avocat néerlandophone de Bernard Wesphael, a démonté en 12 points mercredi matin devant la cour d'assises du Hainaut les hypothèses avancées la veille par l'avocat général et les conseils des parties civiles.

1) Selon l'avocat général et Me Moureau, Véronique Pirotton a été traînée par l'accusé dans la salle de bains. "Le tapis a été vérifié, on n'y a retrouvé aucune trace, ni sur la victime: rien", pointe l'avocat.

2) Les deux hypothèses justifiaient aussi la trace de fond de teint à 20 cm du sol sur l'armoire par le fait que la victime avait été tirée sur le sol. Là non plus, "pas de trace sur le visage".

3) Selon l'avocat général, il l'étouffe sur le lit. Pour les avocats des parties civiles, Véronique Pirotton dort, puis son mari l'étouffe. "Ca n'explique rien! Ca n'explique pas les blessures de Véronique Pirotton. Quelqu'un qui est étouffé, il se débat! Pourquoi n'y a t-il pas d'autres lésions chez monsieur Wesphael, à part une égratignure?"

4) Me Bauwens, pour son quatrième point, revient sur l'analyse des fibres réalisée par les experts de l'INCC. "Pour une strangulation ou un étouffement, le mode de fonctionnement est le même: on se rapproche de la victime, et il y a clairement parfois un transfert primaire de fibres de l'auteur vers la victime." La chemise blanche de l'accusé et le t-shirt noir de la victime ont été analysés et rien n'a été retrouvé. "Qu'on me l'explique hein! Qu'on me montre la pièce du dossier alors!"

5) Il demande également aux jurés de bien regarder dans le dossier les photos de la chambre 602, "dont on dit qu'elle est en désordre". "Quand on compare ces photos avec celles de leur domicile, c'est du minimalisme!", s'exclame Me Bauwens. "Moi je loge ici dans un hôtel depuis deux semaines. Si on prend des photos dans ma chambre, je peux vous dire, c'est une scène de guerre."

6) Selon lui, les photos ne représentent pas une chambre où se serait tenue une bagarre, ou une lutte. "Une personne est étouffée et ne bouge pas? Elle ne bouge pas l'oreiller droit, ne fait pas tomber les GSM sur la table de nuit.... Le seul désordre que j'ai vu, c'est dans la salle de bains, où une trousse de toilette est tombée." Il ajoute que l'oreiller gauche ne présente pas la forme d'un coussin qui aurait servi à étouffer.

7) L'avocat général a décrit mardi une lutte sur le lit, où Bernard Wesphael étouffe son épouse. "Les blessures au crâne de la victime, elles se font comment, sur un matelas? Ce n'est pas logique! Cette hypothèse n'est pas correcte, point! Ca ce n'est pas du pragmatisme flamand, c'est de l'objectivité."

8) L'avocat soulève encore comme élément le sachet en plastique. "Dans les deux hypothèses, le coussin vient avant le sachet. Comment se fait-il que l'on retrouve des fibres d'étouffement sur le visage de la victime, mais pas sur le sachet?" "Les possibilités, j'en ai plus qu'assez, ça ne compte pas en droit pénal!"

9) Il relève par ailleurs que rien d'autres que des traces de mascara et de salive n'a été retrouvé sur ce sachet, "alors que dans les deux hypothèses, monsieur Wesphael l'a touché pour l'étouffer!"

10) En guise de dixième point, Me Bauwens reprend la ligne du temps des événements. Les occupants de la chambre 502 disent avoir entendu du bruit le 30 dans la 602, de la même nature et depuis le même endroit que ceux du 31, alors que le couple n'était pas dans sa chambre à cette-heure là, soit autour de 20h30 ou 21h00. "On se moque de nous!", indique l'avocat. "Le 30, Bernard Wesphael a payé avec sa carte au restaurant Petit Nice à 22h07, et ils sont montés dans leur chambre à 23h44. Alors moi je fais une déduction logique, ça veut dire que le 31, ce n'était pas non plus" Bernard Wesphael et Véronique Pirotton.

11) Le conseil de l'accusé mentionne aussi les empreintes dentaires, mimées mardi par l'avocat général et Me Moureau, pour qui ces marques résultent de l'étouffement. Sauf que ces empreintes, précise Me Bauwens, ne se retrouvent pas sur l'intérieur des lèvres, mais à l'intérieur des joues, vers le fond de la bouche. "Ne vous laissez pas prendre par ça. Ils ont fait exprès ces gestes parce qu'ils savent qu'il y a un problème!"

12) Enfin il conclut en relisant la phrase finale d'un rapport de l'INCC: "On ne sait pas expliquer l'acte d'étouffement par le coussin, pour la simple raison qu'on a retrouvé que deux fibres dans la bouche" de la victime.

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