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Bertrand Caroy nous détaille tout ce qui change à partir du 1er octobre sur nos routes: "Pour une meilleure cohabitation entre cyclistes et automobilistes"

Invité du "RTLINFO Bienvenue", Bertrand Caroy, le responsable du service Circulation Routière de la zone de Police Boraine et inspecteur vedette de notre émission "Enquêtes" évoque les changements qui vont concerner les cyclistes et les automobilistes à partir du 1er octobre prochain. Des mesures qui ont pour objectif une meilleure cohabitation entre les voitures et les vélos.

Le nombre de cyclistes augmente sur nos routes, notamment en raison des prix du carburant. Est-ce que les cyclistes font bon ménage avec les voitures? Est-ce qu'il y a de plus en plus d'accidents impliquant les vélos?

Bertrand Caroy: C'est-à-dire que les conducteurs de véhicules ne sont pas encore habitués à avoir autant de cyclistes sur la route. C'est pour ça que le code de la route est obligé de s'adapter et de créer de nouvelles règles. Actuellement, nous voyons de plus en plus de cyclistes, mais le risque d'accident est omniprésent, étant donné que les automobilistes n'ont pas encore cette habitude de respecter les usagers les plus faibles.

Et généralement, ce sont des accidents graves puisque vous l'avez souligné: ce sont des usagers faibles...

Bertrand Caroy: Oui, les accidents sont beaucoup plus graves étant donné qu'ils n'ont pas de carrosserie pour les protéger. Ils sont simplement sur leur vélo. Et de temps en temps, ils sont pris par un véhicule qui, lui, arrive à une vitesse beaucoup plus élevée. Et automatiquement, les blessures sont beaucoup plus graves voire quelquefois mortelles. Et c'est ce que l'on veut éviter justement en favorisant une sécurité routière qui permet de faire circuler véhicules et cyclistes en même temps.

Mais quel est le fond du problème: est-ce que c'est la méconnaissance du code de la route ou ce sont des infrastructures qui ne sont plus adaptées à la présence de nombreux vélos?

Bertrand Caroy: Mais je pense que ce sont les deux. Je pense qu'il y a la méconnaissance du code de la route mais également un manque d'infrastructures. C'est pour ça qu'on va changer certaines choses au niveau des infrastructures et des différents marquages au sol, étant donné qu'il y a des choses que l'on doit faire remarquer aux usagers, pour leur montrer la présence des cyclistes également sur la chaussée. Je pense que ce sont ces deux facteurs qui forment un ensemble qui crée ce ce nombre d'accidents. Vous savez, en Flandre, ça fait des années qu'on a plus de cyclistes que chez nous. Chez nous, on en a de plus en plus, mais les personnes ont encore du mal à comprendre certaines règles. C'est donc à nous, les services de police, de veiller à cet ajustement à ce que les cyclistes soient en sécurité à un endroit qui leur est permis.

Précisément, parlons de tous ces endroits qui ont évolué pour les vélos, mais aussi pour les vélos électriques qui peuvent atteindre jusqu'à 45 km/h. Quels sont ces changements? Et où pourront-ils rouler?

Bertrand Caroy: C'est-à-dire qu'avant, ils pouvaient rouler sur les Ravel, les chemins de halage, du moment qu'il y avait un signal qui permettait justement aux speed pedelecs, puisque c'est ce type de vélos dont on va parler de circuler. Maintenant, ils vont pouvoir circuler sur les trottoirs partagés. Quand on dit: "trottoirs partagés", c'est un trottoir où l'on va retrouver le piéton et le cycliste mais pour cela il faut qu'il y ait le signal du D9. C'est un signal qui montre bien la séparation entre piétons et cyclistes. Donc les deux, vont partager un trottoir, mais sur des espaces qui sont bien délimités. C'est important de permettre sur cet espace sécurisé deux types d'usagers dits faibles.

Alors un autre changement très apprécié -notamment pour les parents qui amènent leurs enfants à l'école à vélo- aux abords des écoles, on pourra dorénavant se garer sur des places de parking. Comment cela fonctionne-t-il?

Bertrand Caroy:  Alors, il va y avoir une signalisation qui va être mise en place sur certains emplacements de parking où l'on va pouvoir y stationner un vélo à la place d'une voiture. Ce vélo pourra stationner là de 7h30 du matin à 18h. Et les riverains pourront récupérer les places de stationnement pour leur véhicule après 18h. C'est donc pour favoriser justement le déplacement à vélo et aider les cyclistes à pouvoir stationner correctement leur vélo, et ne pas mettre leur vélo n'importe où, où il y a un risque de vol ou un risque de causer un accident.

Cela ne vaut que pour les abords des écoles où il y a d'autres endroits qui sont considérés?

Bertrand Caroy: Non, il y a d'autres endroits qui peuvent justement être aménagés par ce type de signalisation, mais on prend comme exemple les abords des écoles étant donné qu'on espère justement voir un déplacement plus important des cyclistes pour se rendre à l'école.

A partir du 1er octobre, les autorités auront la possibilité de créer des chaussées à voie centrale. Alors à quoi servent-elles et quel est leur principe?

Bertrand Caroy: Le principe de la voie centrale, c'est justement lorsque l'on a une chaussée qui fait par exemple six mètres de large et que l'on veut faire partager cette chaussée par des automobilistes et des cyclistes, on va créer une voie centrale, de part et d'autre de la chaussée. On va avoir une piste cyclable qui va être matérialisée par un marquage au sol. A ce moment-là, le conducteur doit respecter le passage des cyclistes dans un sens et dans l'autre. Et au moment où le conducteur de véhicule veut effectuer une manoeuvre, il doit s'assurer de pouvoir le faire sans mettre en danger le cycliste ou le piéton qui pourrait se trouver à cet endroit.

Il y a aussi des changements qui concernent les voitures, notamment les voitures électriques. Elles ne pourront plus se placer sur une place de parking où se trouve une borne de recharge en tout cas si elles ne rechargent pas.

Bertrand Caroy: Il était grand temps quand même de trouver un article du code de la route à ce sujet. On voyait des emplacements libres qui disaient qu'on pouvait stationner là, ou alors on n'avait pas envie de la charger, mais on prenait la place de quelqu'un qui avait besoin de recharger son véhicule. Ce n'est donc plus permis. Cette amende va être instaurée et est d'un montant de 58 euros. C'est une première catégorie dans les infractions. La personne qui sera contrôlée à cet endroit sans être raccordée à la prise sera verbalisée.

Si vous souhaitez retrouver toutes ces modifications du code de la route, rendez-vous sur ce site: www.code-de-la-route.be. 

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