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DOSSIER ROYAL: Cela fait déjà 25 ans que le roi Baudouin nous a quittés

Cette semaine, le dossier royal de Patrick Weber, notre chroniqueur royal est consacré au roi Baudouin. Cette année, cela fera déjà 25 ans qu'il nous a quittés.

Baudouin, le petit prince sans maman

Il y a vingt-cinq ans mourait le roi Baudouin.

31 juillet 1993, la Belgique apprend la mort de son Roi. L’onde de choc à travers la population fut immense. Le règne de son frère Albert II suivit sa mort et depuis son abdication, celui du roi Philippe. Cette année, l’anniversaire de la mort du roi Baudouin risque de passer un peu inaperçu, c’est l’occasion de retracer quelques grands moments de sa vie.

Les années d’insouciance du jeune Baudouin furent très courtes, à quatre ans, il perdit sa maman dans les circonstances. Pour le petit Baudouin titré duc de Brabant à la mort de son grand-père, le temps des épreuves avait déjà commencé. Le petit prince paraissait toujours en quête d’affection. Le réconfort, ce fut d’abord auprès de la fameuse « Juffrouw » que Baudouin allait les trouver. Marguerite De Jong était l’indispensable gouvernante qui allait prendre soin de lui et le consoler lorsqu’il était trop triste. Une question l’obsédait « Maman est-elle vraiment au paradis ? ». Juffrouw lui répondait invariablement que oui, sans aucun doute. Il n’avait pas à s’inquiéter sur cette question.


Baudouin face à la guerre

Le jeune Baudouin est confronté à la guerre, une période qui va bouleverser toute sa vie.

Le matin du 10 mais 1940, les crépitements des mitraillettes sonnèrent le glas des jeux d’enfants. Le roi Léopold III prit la décision d’évacuer les princes vers La Panne et interdit à la tendre Juffrouw de les accompagner. Cette pénible décision était guidée par la raison car nul ne savait combien de temps allait durer le conflit et il ne fallait pas séparer Marguerite de sa famille trop longtemps. La gorge serrée, Baudouin salua sa « Juffrouw » sans perdre le sérieux d’un enfant trop tôt confronté aux drames de la vie.

À la fin de la guerre, le prince fut emmené en détention et une fois acquise la victoire des alliés, il connut l’exil. Suite a à la Question Royale qui concerne le retour (ou pas) de son père sur le trône, Baudouin voit sa vie basculer. Face au risque de guerre civile, le souverain renonça à régner et les chambres conférèrent à Baudouin les pouvoirs constitutionnels en lui donnant le titre encore inusité de « prince royal ». En attendant sa majorité et jusqu’à l’abdication de son père, le prince entama ses visites officielles à travers le royaume. Les Belges retrouvaient cet enfant qu’ils avaient connu à la veille de la guerre. Il avait certes beaucoup grandi mais il conservait le même regard triste et grave qui était le sien alors qu’il n’était encore qu’un enfant.


Baudouin a –t-il été amoureux de sa belle-mère ?

Jeune roi cherche sa reine.

Cela faisait déjà plusieurs années que les journalistes guettaient le moindre indice qui pourrait les mettre sur la voie. On avait avancé les noms de Beatrix des Pays-Bas, d’Isabelle de France, de Marie-Gabrielle de Savoie, de Brigitta de Suède ou encore, de Cécile de Bourbon-Parme. Après tout, le roi n’avait-il pas ouvert le grand bal avec la jeune Beatrix ? Ensuite, on le vit également danser un tango avec la princesse Isabelle de France et d’autres théories furent élaborées. Mais en vérité, on vit très peu le roi danser et la place d’honneur, à ses côtés, fut réservée à la princesse de Réthy. Contrairement aux romances de contes de fées, ce ne fut pas au bal que le roi trouvait sa promise… Les mauvaises langues allèrent même jusqu’à prétendre que le roi était secrètement amoureux de Lilian sa belle et que cette romance cachée empêchait tout mariage. C’était totalement faux mais il est certain que la princesse exerçait une grande influence sur son beau-fils.

Plus tard, à l’occasion d’un voyage, Baudouin fut photographié à Hollywood et certains l’imaginèrent déjà marié l’actrice Debbie Reynolds. C’était mal connaître Baudouin qui ne partageait pas avec Rainier de Monaco la fascination de la jet-set et des stars du box-office.


Comment Baudouin a trouvé sa Fabiola

On n’avait jamais vu un royal-date comme ça !

Le 16 septembre 1960, peu de temps après la déclaration de l’indépendance du Congo, le premier ministre Gaston Eyskens annonça à la radio à midi vingt la nouvelle que plus personne n’attendait. Le roi allait se fiancer avec une aristocrate espagnole encore inconnue de tous : Dona Fabiola de Mora y Aragon. Quelle déconvenue pour les paparazzi ! Malgré toutes leurs investigations, l’heureuse élue n’appartenait pas à la vingtaine de « fiancées » qu’ils avaient coutume de prêter au souverain. Quand elle fit la rencontre de la presse, sur les pelouses du château de Ciergnon, trois cents reporters se bousculaient pour fixer ce moment historique pour l’éternité. La jeune femme était souriante. Elle apparaissait détendue et naturelle. Les fiancés étaient visiblement amoureux, mieux, ils donnaient l’impression d’être nés pour se rencontrer. Dès le premier instant, ils renvoyèrent l’image d’une parfaite complicité. Ils habitaient pleinement leur « bulle » d’où ils n’excluaient pas les autres.

Comment le Roi fit-il la connaissance de la femme qui allait changer sa vie ? La version la plus répandue concernant la rencontre de Baudouin et de Fabiola la situait à Lausanne chez la reine Victoria, la veuve d’Alphonse XIII. D’après le cardinal Suenens, rien de tout ceci n’était vrai. Une religieuse irlandaise, Veronica O’Brien, fut reçue à Laeken afin de s’entretenir avec le jeune roi. Les conversations concernèrent bien sûr au premier chef la religion et la vie spirituelle de Baudouin. Ensuite, au fil des rencontres, le jeune homme évoqua son célibat et son désir de rencontrer une épouse qui pourrait partager sa vie, sa foi et sa charge. L’enquête de l’Irlandaise au sein de la bonne société madrilène la conduisit auprès d’une jeune femme encore totalement inconnue, Fabiola de Mora y Aragon.

Dans une lettre au roi, la sœur décrivit sa découverte : « Grande, mince, bien bâtie, visage « good looking and striking », pétillante de vie, d’intelligence, d’entrain, de droiture, de clarté. Visage ovale, cheveux touffus châtain clair, beau front. Bouche peinte, généreuse, assez grande. » Les jeunes gens se rencontrèrent peu de temps après à Bruxelles, rue de Suisse. Ils se revirent ensuite à Lourdes et leur complicité grandissait à mesure qu’ils se découvraient. Le roi et l’aristocrate partageaient une foi intense et Baudouin était fasciné par l’intelligence et la perspicacité de la jeune femme. De toute évidence, la mission de Veronica O’Brien était un brillant succès.


Le drame caché de Baudouin et Fabiola

Le bébé tant désiré n’arrivera pas.

Dès 1961, l’espoir d’une première naissance apparut, un espoir malheureusement vite déçu. Pour ne rien arranger, le pape Jean XXIII avait annoncé la bonne nouvelle de manière un peu prématurée de telle manière que l’échec de la grossesse était rapidement devenu une affaire internationale. Fabiola vécut très mal ces moments blessants dans une vie de femme. En 1966, alors que les Belges venaient d’apprendre que leur souveraine attendait un heureux événement, un nouveau drame se produisit. Fabiola faisait une grossesse extra-utérine et dut être opérée d’urgence.

À l’approche de ses quarante ans, la reine avait peu à peu perdu tout espoir de pouvoir concrétiser de la façon la plus éclatante son amour pour son époux et son pays d’adoption. Comme ils l’expliquèrent plus tard, cette pénible épreuve leur permit au moins de libérer leur cœur pour mieux aimer tous les autres enfants et principalement ceux qui en avaient le plus besoin.

Ils poursuivirent leur vie de couple jusqu’à la mort inattendue du roi en 1993. Cela faisait déjà plusieurs années que le Baudouin et Fabiola avaient pris sous leur aile celui qui deviendra un jour le futur roi des Belges… un certain prince Philippe

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