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La princesse Esméralda s'exprime sur la "liberté d'importuner" les femmes sur Bel RTL: "On parle de n’importe quoi ici, on mélange les genres"

La princesse Esméralda s’est exprimée dans le débat d’On refait le monde sur Bel RTL ce soir, animé par Patrick Weber. La demi-sœur du roi Albert II s'investit dans la cause des femmes en général et l'exprime notamment via son compte Twitter. Elle vit en Angleterre aujourd'hui, et a suivi attentivement l’affaire Weinstein et plus récemment, les commentaires qu’a suscité la tribune parue dans le Monde et co-signée notamment par Catherine Deneuve, qui défend la "liberté d’importuner" des hommes.

P.W.: Est-ce une bonne idée de défendre un droit d’importuner les femmes ?

"Je trouve que c’est une très mauvaise idée. Je trouve que ça brouille les pistes, qu’on était dans un débat très important, celui qui a suivi l’affaire Weinstein, et que ceci n’a rien à voir, on parle de n’importe quoi ici. On mélange les genres".

Que dire du fait que ce soit une actrice, Catherine Deneuve, qui est un peu la figure de proue de cette tribune libre, qui se soit engagée dans cette cause ?

"Ca m’a beaucoup attristée, car je vois qu’elle mélange le harcèlement avec le flirt. C’est complètement différent".

Ce sujet a suscité beaucoup de réactions, il touche beaucoup les gens : ils disent, mais où est la liberté, si on ne "peut plus" interpeller quelqu'un. Un auditeur disait, "Il va même falloir demander un permis de parler aux gens"....

"Je crois que les gens, les hommes comme les femmes, voient très bien la différence entre un compliment et un geste déplacé, ou une violence. Il y a 55% de femmes européennes qui ont été victimes au moins une fois dans leur vie de harcèlement: il ne s’agit pas d’un compliment C’est quand même beaucoup".

Vous vivez en Angleterre. Les réactions sont-elles différentes dans le monde anglo-saxon et dans le monde latin ?

"Bien sûr, et d’ailleurs les Anglais ont très vite réagi après la tribune du Monde, en disant, "on reconnaît bien là les Français et leur laxisme", explique la princesse, estimant qu’il ne fallait toutefois pas "caricaturer".

Réagissant aux propos des chroniqueurs, Esméralda de Belgique a commenté: "Qu’il y ait des exagérations de part et d’autre, c’est vrai. Mais ce qu’il ne faut surtout pas faire, c’est dresser les femmes les unes contre les autres, et essayer d’envenimer le débat".

Est-ce qu’être féministe aujourd'hui, c’est "ringard" ?

"Je ne trouve pas. Il y a tellement de combats à mener encore pour l’égalité des salaires, pour tellement de choses… contre la violence contre les femmes, contre beaucoup d’injustices… Et je le répète, ça ne veut pas dire qu’on s’attaque aux hommes. C’est tout simplement qu’on veut les mêmes droits, c’est tout".

Qui de la liberté d'expression? Elle reste essentielle, selon la princesse, "mais ça ne veut pas dire qu’on ne doit pas mener le combat, parce que je rappelle que toutes les grandes causes ont abouti quand on a fait beaucoup de bruit et des révolutions".

Entendant les remarques des chroniqueurs, qui répercutaient les craintes de certains hommes d'exprimer par exemple un commentaire sur la tenue d’une collègue, la princesse Esméralda, qui est journaliste et écrivain, a décidé de leur poser une question: "Est-ce qu'aujourd'hui, vous vous sentez un peu effrayé ou mal à l’aise, par rapport à tout ça ? Ca fait très, très, très longtemps que beaucoup de femmes se sentent mal à l’aise et apeurées", a-t-elle déclaré, estimant que c’est "un climat, une culture", qu’il fallait changer.

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