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Avalanche mortelle: une erreur d'itinéraire au coeur du procès de quatre officiers

(Belga) Quatre gradés se sont rejetés jeudi devant la justice française la responsabilité d'une erreur d'itinéraire à l'origine d'une avalanche dans laquelle six légionnaires de différentes nationalités sont décédés à Valfréjus (Savoie, est de la France) en 2016.

Un adjudant-chef, qui avait participé la veille des faits à une reconnaissance du parcours, a déclaré au tribunal correctional de Lyon ne pas s'être "posé la question" de l'itinéraire au moment de la course car "il y avait des gens devant, qualifiés, avec des cartes". Celui qui était en tête du groupe de militaires quand l'avalanche s'est déclenchée, a pour sa part désigné le "chef organique", un capitaine qui se trouvait à l'arrière, comme celui qui devait "dire stop" en cas d'erreur de parcours. Le 18 janvier 2016, 51 militaires du 2e régiment étranger de génie (REG) de Saint-Christol (Vaucluse, Sud-est), qui appartient à la 27e Brigade d'infanterie de montagne (BIM), participaient à une sortie à ski de randonnée dans le cadre d'un stage destiné à leur apprendre les bases du déplacement en montagne. A la mi-journée, une coulée de 400 mètres de large sur 300 mètres de dénivelé, partie au-dessus du groupe, emportait 18 soldats. Cinq légionnaires - un Albanais, un Malgache naturalisé Français, un Italien, un Moldave, un Népalais - mouraient sur le coup. Un sixième, un Hongrois, décédait une semaine plus tard des suites de ses blessures. Âgés de 21 à 33 ans, ils devaient partir en mission au Tchad, au Mali et en Centrafrique. Sept autres soldats ont été blessés. Le capitaine à la tête du régiment à l'époque a affirmé que le parcours qu'il avait décidé "ne présentait pas de difficultés majeures", réfutant toute "faille" dans l'organisation de la course. Les quatre gradés, tous titulaires du diplôme de chef de détachement de haute montagne, doivent répondre d'homicides involontaires et blessures involontaires devant le tribunal, qui siège dans sa formation militaire. Le jour des faits, Météo-France affichait un risque d'avalanche "marqué" de 3 sur une échelle de 5, notamment dans le type de pente raide où le groupe s'était engagé, sous un col à 2.599 mètres. Selon le nivologue (expert en neige, avalanches) Richard Lambert, il est "absolument certain (que) c'est le groupe qui a déclenché l'avalanche" à son passage sur des "plaques à vent" reposant sur des couches de neige fragiles. Le procès doit se poursuivre vendredi. (Belga)

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