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"Où sont ces 175 millions d’euros ?": le PS demande plus de transparence sur le budget du gouvernement wallon

Ce matin, Pierre-Yves Dermagne était l’invité de Martin Buxant sur Bel RTL. Le chef de groupe PS au Parlement Wallon est notamment revenu sur les 175 millions que son parti dénonce comme manquants au budget du gouvernement wallon.

MARTIN BUXANT : Vous estimez qu’il manque 175 millions d’euros dans le budget wallon qu’a présenté la majorité MR-cdH cette semaine. N’êtes-vous pas en train d’exagérer ?

PIERRE-YVES DERMAGNE : "Non, pas du tout. On a d’ailleurs travaillé avec des chiffres connus, présentés par la nouvelle majorité MR-cdH. Mais en faisant nos calculs, sur la base des données disponibles et des déclarations des différents ministres, et singulièrement du ministre du Budget, on arrive singulièrement à un déficit de 175 millions d’euros. On demande à Monsieur Crucke : où sont vos millions ?"

Comment arrivez-vous à 175 millions ?

"On est d’abord parti des chiffres incontestés, ceux de la trajectoire budgétaire effectuée par la précédente majorité PS-cdH, sur la base de laquelle la nouvelle majorité MR-cdH a débuté son travail budgétaire. Par rapport à cela, en fonction de l’évolution des paramètres macro-économiques,  on arrive à un déficit supplémentaire de 175 millions d’euros. C’est énorme. Ma question est adressée au ministre du Budget Jean-Luc Crucke : où sont ces 175 millions d’euros ? Ce qu’on demande, c’est de la transparence, pas simplement pour une question de principe, pas par plaisir, mais parce que derrière les chiffres, derrière les budgets, il y a des gens, les Wallonnes et les Wallons, et je pense qu’ils ont le droit de savoir à quelle sauce ils vont être mangés."

Jean-Luc Crucke était à ce micro lundi. Il était assez affirmatif en disant que ses chiffres étaient en béton, qu’il avait prévu un tampon budgétaire et qu’un budget aussi ordonné n’aurait jamais pu voir le jour avec les socialistes au pouvoir. L’un de vous deux ment…

"Je ne dis pas que l’un ou l’autre ment. Ce qu’on demande, c’est de la transparence. Ce gouvernement met la transparence comme une vertu cardinale de son action politique… On n’a pas accès aux chiffres, aux documents, aux épures budgétaires qui ont pourtant été annoncées par le ministre-président Borsus sur les plateaux de télévision. Au Parlement, on n’y a pas droit."


Petit rappel

Les données budgétaires présentées depuis dimanche par le gouvernement wallon (MR-cdH) révèlent a minima un déficit "SEC" (les normes comptables européennes) de 175 millions d'euros par rapport aux chiffres communiqués, a affirmé mercredi le chef de groupe PS au parlement wallon Pierre-Yves Dermagne. Selon les calculs du PS, l'effort à fournir (solde à financer) par le gouvernement pour parvenir à un déficit SEC de 217 millions d'euros tel qu'il se l'est fixé (soit une amélioration de 100 millions par rapport à la trajectoire budgétaire) était de 232 millions d'euros.

Lors du conclave, la coalition MR-cdH a pris des mesures d'économies pour 93,5 millions (réductions sur le fonds des provinces, les unités d'administration publiques-UAP, les aides à l'emploi, etc). Quelque 55 millions d'économies supplémentaires sur les organismes d'intérêt public (Forem, Sowaer, Spaque, CRAC) via des prélèvements sur leurs réserves, telles qu'annoncées par le gouvernement, n'ont quant à elles aucun impact SEC.     

A cela s'ajoutent 36 millions de dépenses pour l'avantage fiscal pour les kots, le soutien aux commerces lors de travaux de voirie et l'abattement sur les droits d'enregistrement (28 millions), encore que la comptabilisation de cette mesure dès 2018 ne soit pas claire, expose M. Dermagne. Le PS juge en outre contestables certaines estimations de recettes, comme les 15 millions supplémentaires sur les droits de donation grâce à la baisse des taux.

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