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"Personne ne va jamais plus investir dans le photovoltaïque"

Est-il encore intéressant d'investir dans le photovoltaïque? La question mérite d'être posée au vu des changements opérés par le gouvernement wallon. Et qui va payer les fameux certificats verts? Ces questions étaient au cœur de l’émission Controverse.

Coupable, voilà comment Francis se définit, lui qui a installé des panneaux sur son toit. "Je suis passé du rôle de témoin au rôle de coupable. Je suis coupable par exemple, d’avoir cru à l’écologie", a-t-il témoigné sur le plateau de l’émission Controverse dont le thème était: "L’énergie renouvelable, impayable ?".

"Est-ce qu’on a système au 1er avril?"

L'annonce du gouvernement de reformer les certificats verts a brouillé les pistes. Jean-Philippe Ducart, porte-parole de Test-Achats, a d’ailleurs posé une question pertinente : "Est-ce qu’on a système au 1er avril? Concrètement. Et ça je pense que vous êtes incapables répondre." Aucun des invités n’a été capable de répondre concrètement. C’est d’ailleurs plutôt le flou qui  régnait  sur le plateau. Flou également sur le financement de l'électricité verte en Belgique.

"Personne ne va jamais plus investir dans le photovoltaïque"

Et derrière la crise des certificats verts, se cache la crise de confiance des producteurs, consommateurs et de la filière: "Vous parlez du secteur futur, dites-vous bien que si vous revenez sur des décisions passées, des clients futurs, il n’y en aura plus. Personne ne va jamais plus investir dans le photovoltaïque. Un particulier certainement pas et encore moins un industriel qui ne va pas investir là-dedans s’il n’a pas des garanties au niveau retour sur investissement et rentabilité, c’est impossible", a prévenu Emmanuel Rigo, directeur de High Tech Energy.

Et ces 2,8 milliards, qui va les payer ?

La dette liée aux certificats verts est plus importante que prévu, on parle de 2,8 milliards d'euros. Et ces 2,8 milliards, qui va les payer ? Jean-Philippe Ducart avance l’hypothèse "consommateurs".  Francis Ghigny, président de la CWAPe, est plus nuancé dans sa réponse : "C’est pour ça que je dis, pour cette dette, les personnes qui ont installé des panneaux photovoltaïques doivent aussi contribuer. Il y a des possibilités qui sont peut-être juridiquement plus faciles à mettre en œuvre que ce qui est proposé aujourd’hui."

L'opposition parle d'amateurisme de la part de la majorité

Des possibilités existent, mais la question n'a pas encore été tranchée au gouvernement wallon. L'opposition s’engouffre alors dans la brèche et parle d'amateurisme. "On ne peut jouer comme ça avec un secteur qui emploie 3.000 personnes. C’est ArcelorMittal, 3.000 personnes. Par ailleurs, avec des gens qui ont voulu investir et par ailleurs avec la facture énergétique de tout le monde, de l’ensemble des consommateurs", a avancé Willy Borsus, député au Parlement wallon MR.

La réforme du photovoltaïque doit entrer en vigueur le 1er avril. Nul ne sait si elle sera finalisée à temps.

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