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Accorder des visas de travail temporaires pour combler nos métiers en pénurie: une vision utilitariste de l'immigration? (vidéo)

François De Smet, tête de liste de DéFI à la Chambre dans l'arrondissement de Bruxelles et ancien directeur de Myria, Centre fédéral Migration, était l'invité de 7h50 sur Bel RTL. Il répondait aux questions de Fabrice Grosfilley.

Fabrice Grosfilley: Vous êtes l'ancien directeur de Myria, le Centre fédéral Migration. Vous êtes désormais candidat pour DéFI. Selon vous, il ne faut pas ouvrir les frontières mais accorder des visas de travail temporaires, quelle est la différence ?

François De Smet: "Une des manières de dire qu'on doit s'occuper des migrants, c'est de faire des voies migratoires sûres et légales et donc ouvrir un débat qui n'a jamais lieu, celui de la migration économique. Cela ne veut pas dire ouvrir les frontières à tous les gens qui veulent travailler. Cela veut dire constater qu'il y a une série de personnes qui viennent ici pour essayer de mieux vivre, qui le font généralement de manière illégale. Il faut essayer de voir, année par année, en monitorant nos besoins, ce qu'on peut se permettre de prendre en fonction des métiers en pénurie existants."

Votre idée est d'accorder des Visas, prioritairement pour les métiers en pénurie, avec des quotas par région en fonction des partenaires sociaux ?

"Il faut se mettre tous ensemble autour de la table. Il faut les Régions et les partenaires sociaux parce que c'est une compétence partagée."

N'est-ce pas une vision utilitariste de l'immigration?

"Pas du tout, au contraire. Il n'y a pas plus utilitariste et sélectif que la situation actuelle. Des gens meurent en mer, paient des passeurs des sommes folles et finalement, ce sont les moins pauvres et les plus débrouillards qui arrivent ici et peuvent tenter leur chance. L'idée, c'est qu'on peut lutter contre la migration illégale en ouvrant une petite voie de migration par le travail. Quand on accueille des gens, il faut le faire correctement, pouvoir mettre le parcours d'intégration qui va avec. Et si vous amenez quelqu'un pour le travail, il faut que le travail soit là. L'idée, c'est de dire: soyons créatifs, mettons les partenaires sociaux et les Régions autour de la table et voyons comment on peut faire en sorte d'avoir une voie de travail un peu plus ouverte. Dans notre idée, ce seraient des permis de travail temporaires. On accueille un étranger, il vient travailler plusieurs mois, il repart, il peut éventuellement revenir. On participe quelque part à la circulation migratoire positive dans le monde."

Etes-vous pour ou contre le regroupement familial dans votre scénario ?

"On trouve que le regroupement familial pourrait être assoupli pour une série de personnes, notamment celles qui bénéficient d'une protection internationale."

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