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C'est officiel: nos F-16 seront remplacés par le F-35, "l'avion le plus avancé pour le meilleur prix"

Le comité ministériel restreint a tranché jeudi sur trois programmes d'achats militaires en suspens depuis des mois, dont le plus emblématique est le remplacement des F-16 par 34 avions de combat furtifs F-35 américains à un prix inférieur de 600 millions d'euros à ce qui était budgété, a annoncé le Premier ministre Charles Michel.

"Les avions et les drones sont américains, les autres équipements sont européens et les retours économiques seront pour la Belgique, pour l'ensemble du pays", a-t-il affirmé devant la presse à l'issue d'un comité ministériel restreint. Les principaux ministres du gouvernement ont sélectionné le F-35 Lightning II du groupe Lockheed Martin, dans sa version A, à décollages et atterrissages classiques, pour succéder à partir de 2023 aux F-16 vieillissants de la composante Air.

Cet avion, qui a obtenu le meilleur score sur les sept critères de l'évaluation militaire et offre le meilleur "retour sociétal" (un concept plus large que les retombées économiques), a été préféré à l'Eurofighter - alias Typhoon - proposé par le Royaume-Uni au nom du consortium rassemblant des entreprises britanniques, allemandes, italiennes et espagnoles.


Le gouvernement annoncé un coût moins cher de 2,6 milliards sur 40 ans

Ce marché porte sur 34 avions "tout équipés" à livrer à partir de 2023, pour un montant initial estimé à 3,8 milliards d'euros (plus 200 millions de provision de taux de change), alors que le coût estimé du programme sur la durée de vie de l'appareil - une quarantaine d'années - est estimé à 12,4 milliards d'euros, soit moins que les 15 milliards envisagés, a précisé le ministre de la Défense, Steven Vandeput (N-VA). "L'évaluation des offres était sans équivoque: le partenariat avec les États-Unis et l'achat correspondant du F-35 constituent le meilleur choix pour notre pays sur le plan financier, opérationnel et industriel. Ce gouvernement a opté pour le résultat de la procédure ouverte et transparente qu'il avait engagée en mars 2017", a-t-il précisé. C'est "l'avion le plus avancé du monde occidental pour le meilleur prix", a commenté M. Vandeput en affirmant que la procédure choisie avait permis de réduire le prix.


Un "retour sociétal" supérieur pour le F-35

Le "kern" a également approuvé l'achat de deux systèmes de drones Male (Medium Altitude, Long Endurance) de type Reaper aux Etats-Unis et la concrétisation d'un "partenariat stratégique" avec la France pour l'achat de 442 véhicules blindés pour les unités de combat de la composante Terre.

Ces décisions doivent encore être approuvées jeudi après-midi par un conseil des ministres au complet, a précisé M. Michel, qui a souligné les possibilités de coopérations avec d'autres pays européens tant pour le F-35 que pour les drones pour renforcer la réponse européenne. 30% des composants du F-35 sont fabriqués en Europe, a-t-il dit.

Le ministre de l'Economie, Kris Peeters (CD&V) a pour sa part chiffré le "retour sociétal" à 3,7 milliards d'euros pour le F-35 et 2,6 milliards pour l'Eurofighter. Toutes les Régions en profiteront, a assuré le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders (MR), soulignant que le programme des drones bénéficierait à 50% à Bruxelles.

La proposition française d'un "partenariat stratégique" formulée par la France et bâtie autour de l'avion de combat Rafale de Dassault Aviation n'a pas été retenue car elle ne s'inscrivait pas le cadre de l'appel d'offres officiel lancé en mars 2017, auxquels seuls les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont répondu.

Quant aux 600 millions épargnés sur le prix estimé du futur avion de combat, ils "pourront être en partie utilisés pour des pré-financements afin de sécuriser les retours sociétaux pour notre pays" alors qu'une autre partie est réservée pour d'éventuels projets futurs en matière de défense européenne, comme le futur système de combat aérien, selon M. Michel. "On choisit d'investir en faveur d'une défense qui s'insère à la fois à la fois dans le cadre de l'Otan et dans le cadre européen", a souligné le Premier ministre, parlant de "double démarche". Selon M. Vandeput, quelque 80% des 9,2 milliards d'euros d'investissements prévus dans sa "vision stratégique" de 2016 "sont sur les rails".

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