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Catherine Moureaux: "On incrimine les familles pour le taux de chômage des femmes en disant que c’est un mode de vie ancestral"

Notre journaliste Marie Thibaut de Maisières a interrogé douze femmes, candidates aux élections du 14 octobre, sur la place de la femme au sein de leur commune. Cette série appelée "La tirette" se poursuit aujourd'hui avec Catherine Moureaux, tête de liste PS à Molenbeek.

Faites-vous de la politique autrement parce que vous êtes une femme ?

Oui, je suis plus engagée, plus pragmatique, dans une volonté d’efficacité et non de jeux. C’est peut-être la différence.


Dans votre programme, y a-t-il des thématiques que vous n’auriez pas portées si vous aviez été un homme ?

C'est certain qu’en tant que femme, on peut mieux porter l’avis et les aspirations des autres femmes.


Quels sont les enjeux des femmes à Molenbeek ?

On a un taux de chômage des femmes qui est énorme. Beaucoup de ces femmes ne vont même pas en formation. On a tendance à incriminer les familles en disant que c’est un mode de vie ancestral chez certaines populations. Ici c’est la démocratie économique qui est en cause, car ces femmes n’ont pas de place en crèche pour leurs enfants ni de formation qui soit adéquate par rapport à leur situation familiale. Et leurs choix sont des choix à caractère économique qui font que les femmes sont reléguées à la maison. Il y a un intense travail à faire pour créer plus de place en crèche pour ces enfants et plus de formations à l’emploi pour ces femmes.

On a la question de l’éducation et de l’éducation sportive. On va avoir besoin de faire adhérer les parents au projet de l’école pour que tout le monde, y compris les filles puisse pratiquer des activités sportives et puisse participer aux sorties. Il faut créer du lien, du dialogue. Nous avons un projet d’école au centre du quartier.


Vous appuyez-vous sur les femmes dans votre commune pour créer du lien social ?

Oui, on s’appuie beaucoup sur les femmes. Il y a une grande facilité de dialogue pour moi avec les femmes qui viennent me rapporter leurs conditions de vie qui sont terrifiantes. Vous parlez dans votre émission de démocratie politique, mais la démocratie économique et sociale pour les femmes n’est pas une réalité aujourd’hui. On est mieux représentées en politique, mais au niveau des difficultés sociales, les femmes les portent de manière majeure et dans ma commune c’est très évident.


Les femmes sont-elles les grandes oubliées de la politique communale dans les quartiers populaires ?

Non, c’est simpliste. Il y a eu la création de la maison de femmes à Molenbeek, qui est un outil magnifique qui travaille avec une volonté de lien social et d’émancipation.

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