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Coronavirus - "Malgré les luttes intestines", la Belgique "montre ses muscles" pour l'intérêt général

(Belga) Les éditorialistes francophones belges saluaient vendredi matin les mesures fortes, prises "dans la douleur" et "malgré les luttes intestines" jeudi par les autorités d'un pays en crise institutionnelle. Ils en appellent plus que jamais à l'"union", à la "solidarité" et au "civisme", au-delà des niveaux de pouvoir, pour faire face à la crise sanitaire du Covid-19.

"Dans ce pays, l'union ne fait plus vraiment la force. Mais cette fois, la force (majeure) doit faire l'union", écrit Paul Gérard dans L'Echo.   "Cette crise peut être un point de bascule, (pardon) ce coup de pied au cul dont manifestement nous avons besoin pour nous projeter dans l'avenir, non plus à reculons mais avec ambition", invite-t-il. Mais pour cela, "il nous faut des femmes et des hommes d'Etat qui acceptent de dépasser leurs intérêts propres pour faire gagner l'intérêt général. (...) Le sens des priorités et des responsabilités s'impose. Maintenant", martèle l'éditorialiste. Pour Francis Van de Woestyne (La Libre), il faudra en effet en Belgique, jusqu'à la fin de l'épidémie, "une unité de commandement fédérale afin que la population comprenne les instructions progressives et les respecte de la même manière sur l'ensemble du territoire". "On en est loin", constate-t-il. "L'heure pourtant, n'est pas, n'est plus, aux petits jeux, au repli, au désordre. Mais à la solidarité. Une disposition difficile à adopter par les responsables politiques d'un pays bien trop compliqué", regrette l'auteur. Demetrio Scagliola (Sudpresse) décrit en effet l'"image terrible de sept - oui, sept - chaises vides qui ont attendu pendant très longtemps que nos différents niveaux de pouvoir finissent par trouver un consensus". Un moment qui, selon lui, "résumait cruellement la grande déprime institutionnelle qui paralyse notre pays depuis des mois". Notant la prudence, parfois dans la confusion, des gouvernants depuis plusieurs semaines, pour ne pas semer la panique, M. Scagliola apprécie toutefois des "mesures fortes", "arrivées dans la douleur". Dans la Dernière Heure, Alexis Carantonis note aussi que les autorités ont dans un premier temps "manqué de souffle, d'organisation et de prévoyance, noyées dans la lasagne de nos niveaux de pouvoir au cœur d'une crise sanitaire sans date de péremption connue". "Nous avons sous-gouverné, nous avons mal prévu" juge-t-il, condamnant "l'impréparation de notre système décisionnel, sa surdité aux alertes lancées par les experts du monde médical, le peuple belge ne les oubliera pas". Il reconnait toutefois "un réveil", "particulièrement dur", jeudi: "nos autorités ont montré les muscles". Pour Benjamin Herman dans L'Avenir, "il nous appartient à présent d'être solidaires", "de respecter ces mesures dans la sérénité" et "de faire preuve de civisme, pour collectivement venir à bout de ce coronavirus". "Peut-être se souviendra-t-on alors d'une société belge qui, malgré ses luttes intestines, aura été à la hauteur en ce moment critique", pointe l'édiorialiste. Christophe Berti, en première page du Soir, admet que le coronavirus "nous contraint à un exercice sanitaire et démocratique sans précédent". "Soyons à la hauteur", plaide-t-il. (Belga)

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