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Corruption: le Parlement tunisien adopte une loi controversée

(Belga) Le Parlement tunisien a adopté mercredi soir, malgré la virulente opposition de plusieurs députés, un projet de loi défendu par le président Béji Caïd Essebsi mais décrié par la société civile car accusé de "blanchir les corrompus".

Ce projet dit "de réconciliation dans le domaine administratif" a été approuvé par 117 élus à l'issue d'une journée de débats houleux au cours de laquelle les députés ont échangé accusations et invectives. Plusieurs élus ont boycotté le vote. Devant le Parlement, des dizaines de personnes ont manifesté contre le texte à l'appel du collectif "Manich Msamah" (Je ne pardonnerai pas, en arabe). Au départ, le projet de loi prévoyait l'amnistie de certaines personnes --hommes d'affaires, anciens du régime du dictateur déchu Zine El Abidine Ben Ali et autres-- poursuivies pour corruption, en échange du remboursement à l'Etat des sommes indûment gagnées et d'une pénalité financière. Face au tollé, le texte a été revu pour ne concerner que les fonctionnaires accusés d'être impliqués dans des faits de corruption administrative et n'ayant pas touché de pots-de-vin, mais suscite toujours une vive opposition. En le présentant à l'été 2015, le président Essebsi avait assuré qu'il s'agissait "d'améliorer le climat de l'investissement" dans un pays économiquement exsangue. D'après le texte adopté mercredi, la loi dit viser à "créer un climat propice à la libération de l'esprit d'initiative au sein de l'administration (...) et à renforcer la confiance dans les institutions de l'Etat". Lors d'une conférence de presse antérieure au vote, plusieurs députés de l'opposition ont mis en garde contre l'adoption du projet, qui porterait selon eux un coup fatal à la démocratie naissante. (Belga)

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