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Crise des migrants - Noël, le temps de "transformer la force de la peur en force de la charité", selon le pape

(Belga) Le pape François a demandé dimanche aux 1,3 milliard de catholiques de la planète de ne pas ignorer le drame des migrants. L'Argentin Jorge Bergoglio, petit-fils de migrants italiens, a fait du sort des réfugiés l'un des thèmes fondamentaux de son pontificat entamé voici près de cinq ans. "Personne ne doit sentir qu'il n'a pas sa place sur cette Terre", a-t-il encore lancé dimanche dans sa traditionnelle homélie de veillée de Noël.

Lors d'une messe à la Basilique Saint-Pierre, à laquelle quelque 10.000 personnes ont assisté tandis que de nombreuses autres suivaient la célébration depuis l'extérieur, le pape a raconté que de "nombreux pas" se cachent dans ceux de Marie et Joseph, comparant leur situation à celle des familles migrantes d'aujourd'hui. Dans le récit de la Nativité, Marie et Joseph sont en effet forcés de voyager jusqu'à Bethléem à la suite d'un décret de l'empereur ordonnant un recensement, a-t-il rappelé en introduction. Et, une fois arrivés sur place, ils sont confrontés à "une ville qui n'a ni espace ni place pour l'étranger qui vient de loin", "une ville qui semblerait vouloir se construire en tournant le dos aux autres". Or, c'est précisément à cet endroit que va avoir lieu, dans le récit biblique, la naissance de Jésus, insiste-t-il, ouvrant "une petite brèche pour ceux qui ont perdu leur terre, leur patrie, leurs rêves; même pour ceux qui ont cédé à l'asphyxie causée par une vie renfermée". Offrant un parallèle avec les actuelles vagues migratoires qui alimentent dans plusieurs pays européens une montée des partis politiques ouvertement hostiles à l'accueil de réfugiés, le pape a estimé que la fête de Noël doit être l'occasion de "transformer la force de la peur en force de la charité". La foi "nous incite à faire de la place à une nouvelle créativité sociale", a transmis le pape aux fidèles. "Nous voyons les traces de familles entières qui, aujourd'hui, se voient obligées de partir. Nous voyons les traces de millions de personnes qui ne choisissent pas de s'en aller mais qui sont obligées de se séparer de leurs proches, sont expulsées de leur terre. Dans beaucoup de cas, ce départ est chargé d'espérance, chargé d'avenir; dans beaucoup d'autres, ce départ a un seul nom: la survie". Le pape, qui célèbre pour la 5e fois Noël dans cette fonction, adressera lundi son message "Urbi et orbi" ("à la ville et au monde"), à la tonalité plus politique. (Belga)

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