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Le roi a accepté la démission des ministres N-VA: voici les changements opérés au gouvernement fédéral

Le roi a accepté dimanche la démission des ministres et secrétaires d'Etat Jan Jambon, Johan Van Overtveldt, Sander Loones, Theo Francken et Zuhal Demir, et a nommé Philippe De Backer et Pieter De Crem ministres, a annoncé le Palais dans un communiqué.

Le Premier ministre Charles Michel a redistribué samedi les compétences ministérielles après le départ de la N-VA de la coalition fédérale. Le vice-premier ministre Open Vld Alexander De Croo devient ministre des Finances, Pieter De Crem (CD&V) devient ministre de l'Intérieur et Maggie De Block (Open Vld), ministre de l'Asile et la Migration. Le vice-premier ministre MR Didier Reynders ajoute la Défense aux Affaires étrangères.

La répartition a été fixée par arrêté royal après que le Premier ministre s'en est ouvert au roi Philippe. Afin de garantir la parité au sein du gouvernement fédéral, Charles Michel devient asexué linguistique, il ne figure plus sur le quota francophone, les secrétaires d'État Pieter De Crem (CD&V) et Philippe De Backer (Open Vld) sont promus ministres.

  • Pieter De Crem hérite de l'Intérieur et de la Sécurité, qui étaient gérés par Jan Jambon.
  • Philippe De Backer conserve la Lutte contre la fraude sociale et la Mer du Nord, et récupère l'Agenda numérique, les Télécoms et la Poste du vice-premier ministre libéral flamand Alexander De Croo, ainsi que la Simplification administrative, de Theo Francken (N-VA).
  • Maggie De Block (Open Vld) reste ministre des Affaires sociales et de la Santé, compétences auxquelles elle ajoute l'Asile et la Migration - qu'elle avait gérés lors de la législature précédente - après le départ de Theo Francken.
  • Alexander De Croo reste le vice-premier ministre Open Vld mais devient ministre des Finances en remplacement de Johan Van Overtveldt. Il est également en charge du Développement International.
  • Le vice-premier ministre CD&V Kris Peeters reste ministre de l'Économie, de l'Emploi, des Consommateurs et du Commerce extérieur. Il gèrera également la Lutte contre la pauvreté, l'Égalité des chances et les Personnes présentant un handicap, compétences héritées de Zuhal Demir.
  • La ministre du Budget Sophie Wilmès sera également ministre de la Politique scientifique, qu'elle reprend à Zuhal Demir, et de la Fonction publique, qui venait de passer des mains de Steven Vandeput à Sander Loones.
  • L'autre portefeuille passé de Steven Vandeput à Sander Loones, la Défense, échoit au vice-premier ministre MR et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders. Ce dernier reste en charge des Affaires européennes, de Beliris et des institution culturelles fédérales.
  • Denis Ducarme (MR) reste ministre des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l'Agriculture et de l'Intégration sociale, il reprend les Grandes villes à Zuhal Demir.
  • Enfin, Koen Geens (CD&V) conserve la Justice et reprend la Régie des bâtiments à Jan Jambon.Les autres ministre conservent leurs compétences.

Jan Jambon avait déjà clarifié la situation ce matin

Un peu plus tôt dans la matinée, le vice-premier ministre Jan Jambon avait tenu à clarifier la situation de son parti. Formellement, la N-VA démissionne du gouvernement, a fait savoir le désormais ex-vice-premier ministre Jan Jambon sur la chaîne flamande VRT. "Je pense que, formellement parlant, nous démissionnons. Nous avons dit que si la coalition se rend à Marrakech, ce sera sans nous", a dit M. Jambon. Le Premier ministre a confirmé samedi soir qu'il irait à la Conférence des Nations-Unies de Marrakech au nom du gouvernement pour exprimer le soutien au Pacte sur la migration.


"On va remplacer les ministres N-VA et continuer avec un gouvernement orange-bleu"

Charles Michel a confirmé qu'il se rendra dimanche soir à Marrakech pour approuver le pacte au nom du gouvernement. "On continue avec un gouvernement en constatant un départ que je regrette. Vous savez quand les Britanniques choisissent de quitter l'Europe, je le regrette. Quand la N-VA décide de quitter le gouvernement, c'est regrettable dans la situation actuelle. On va remplacer les ministres N-VA et continuer avec un gouvernement orange-bleu", a affirmé Didier Reynders au micro de notre journaliste Loïc Parmentier. Avant d'ajouter: "Vous allez constater très clairement qu'il y a un gouvernement qui est recomposé. Le Premier ministre est chez le Roi actuellement, c'est logique, c'est le processus constitutionnel".



La N-VA avait dit oui au pacte, puis a changé d'avis...

Avec ce départ de la N-VA, poids lourd de cette coalition belge, le Premier ministre Charles Michel prend la tête d'un gouvernement sans majorité au Parlement, à cinq mois des prochaines élections législatives prévues fin mai. Le gouvernement a souvent tangué depuis quatre ans en raison des prises de positions jugées radicales de la N-VA sur la migration.

Le président du parti Bart De Wever avait lancé samedi soir un ultimatum à M. Michel, laissant entendre que la N-VA s'en irait si ce dernier s'envolait pour Marrakech dimanche afin d'approuver au nom de la Belgique le Pacte de l'ONU sur les migrations. "Si on n'a plus de voix dans ce gouvernement (...) ça ne sert à rien de continuer", avait-il lancé.

"Je prends (...) acte ce soir que la N-VA quitte la majorité", avait répondu M. Michel dans la foulée. Il avait répété sa ferme intention de représenter la Belgique à Marrakech comme "chef de gouvernement d'une coalition responsable".

Samedi soir, un conseil des ministres de la dernière chance avait été convié, mais il n'a pas permis de surmonter les divergences.

La N-VA était le seul des quatre partis de la coalition opposé à ce texte onusien, qui doit être approuvé lundi et mardi au Maroc par les pays de l'ONU, avant d'être ratifié lors d'un vote au siège des Nations Unies à New York le 19 décembre. Le pacte avait d'abord fait l'objet d'un consensus gouvernemental cet été, mais la N-VA a changé d'avis fin octobre.


Un pacte non contraignant pour aider les pays à gérer les migrations... un "pacte avec le diable" selon Marine Le Pen

La crise, latente depuis plusieurs semaines, a éclaté mardi soir, quand Charles Michel a annoncé son intention de se tourner vers le Parlement, faute d'unanimité au sein de son gouvernement. Il en allait de la "crédibilité" de la Belgique au plan international, avait expliqué le Premier ministre, qui avait lui-même défendu ce texte à la tribune de l'ONU fin septembre.

Jeudi, une large majorité droite/gauche s'est dégagée en plénière à la Chambre en faveur d'une résolution demandant au gouvernement de soutenir le pacte. La N-VA s'est retrouvée isolée au côté du parti d'extrême droite Vlaams Belang. Ce parti anti-immigration a d'ailleurs tenu samedi un meeting à Bruxelles avec Marine Le Pen, cheffe de l'extrême droite française, et Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, afin de dénoncer ce Pacte, brandi comme épouvantail par les populistes à travers l'UE à l'approche des élections européennes en mai prochain. "Le pays qui signera ce pacte, évidemment, il signera un pacte avec le diable", avait affirmé la dirigeante française.

Non contraignant, le Pacte de l'ONU recense des principes --défense des droits de l'homme, des enfants, reconnaissance de la souveraineté nationale-- et une vingtaine de propositions pour aider les pays à faire face aux migrations.

L'Italie, l'Autriche, la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, l'Estonie, la Lettonie, la Suisse, l'Australie, Israël et la République dominicaine ont décidé de ne pas se rendre à Marrakech.

Les Etats-Unis s'étaient retirés de l'élaboration du Pacte en décembre dernier.

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