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De nouveaux candidats aux communales démarchent les citoyens pour avoir assez de signatures: "Les gens ont peur du changement"

A un mois et demi des élections communales et provinciales, certains partis doivent encore peaufiner leurs listes. Certains recherchent encore des candidats pour boucler leurs listes, alors que d’autres continuent de battre le pavé à la recherche de signatures de soutien.

En fait, les partis devront déposer leurs listes entre le 13 et 14 septembre pour officialiser les candidatures. Il n’est pas obligatoire de présenter autant de candidats qu’il y a de postes de conseillers communaux à pourvoir.

Je ne vais pas signer ta liste, je suis payé par la mutualité socialiste […] s'ils savent ça, ils vont me supprimer

Par contre, pour pouvoir se présenter aux élections, une formation politique doit absolument produire à ces dates, soit au moins deux signatures d’élus sortants, soit une série de signatures de soutien auprès d’un certain nombre de citoyens (le nombre varie en fonction du nombre d’habitants de la commune).

Nous avons rencontré le responsable de la liste Oxygène à Colfontaine, dans le Borinage. Jean-François Hubert et sa liste ont leur 100 signatures en poche. Cela ne veut pour autant pas dire que convaincre les habitants a été facile. "Les gens ont peur du changement. Si Oxygène arrive au pouvoir, est-ce que j'aurai encore ma mutuelle? Est-ce que j'aurai encore mon logement social? Tous les gens sont tenus à quelque chose", confie Jean-François Hubert. Il cite ensuite une autre personne qu'il a démarchée: "Jean-François, je ne vais pas signer ta liste, je suis payé par la mutualité socialiste. Tu te rends compte? S'ils savent ça, ils vont me supprimer, on me l'a dit!".

Même quand on est un travailleur comme les autres qui se présente pour la première fois sur un nouveau mouvement, la réputation de la politique vous revient souvent à la figure. "Convaincre les gens, ce n'est pas chose facile. Certaines personnes pensent que c'est un parti. Il faut prendre le temps de leur expliquer que c'est un mouvement de citoyens, qu'on n'est pas des politiciens, qu'on ne va pas changer notre personnalité parce qu'on est élu", Olivier Hermand, tête de liste Oxygène. "Les gens n'en veulent plus de la politique, c'est ça le problème aussi. Une fois que tu t'engages, même dans un mouvement citoyen, tu peux porter une étiquette politique, que certaines personnes ne veulent plus", ajoute Jean-François Hubert.


Pourquoi ces signatures et comment sont-elles vérifiées?

Cette "précaution" de solliciter des signatures d’élus sortants ou de citoyens a pour objectif de légitimer les listes (éviter les candidatures fantaisistes qui n’auraient aucun appui populaire), et de vérifier la légalité de ces listes (que les candidats et les citoyens qui ont signé sont tous issus de la commune où la liste est déposée). "Il y a une nuance par rapport à la fonction de légitimation: ce n'est pas parce qu'un citoyen appose sa signature pour une nouvelle liste, qui n'est pas encore présentée dans le niveau de pouvoir, qu'il va forcément voter. Mais c'est peut-être une volonté des citoyens d'ouvrir le jeu électoral", précise Pierre Vercauteren, politologue à l'UCL Mons (ex-FUCaM).

Le système de signatures fait l'objet d'une vérification. "Le contrôle se fait au niveau communal, par le fait que les signatures doivent être des signatures d'électeurs. Donc on va bien vérifier que les personnes qui ont apposé leur signature répondent bien aux critères. Des critères à la fois de fond, c'est-à-dire être résident dans la commune, et de forme, en ayant à côté de la signature les documents et informations nécessaires permettant de contrôler qu'il s'agit bien d'un électeur de la commune", explique Pierre Vercauteren.

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