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Demandeurs d'asile: voici l'idée de la secrétaire d'État pour inciter les communes à créer des places d'accueil... et la réaction de deux bourgmestres

Le gouvernement fédéral veut inciter les communes à créer des places d'accueil pour les demandeurs d'asile. Une prime pouvant aller jusqu'à 3.500 euros est prévue. Un montant trop faible selon deux bourgmestres que nous avons interrogés.

Toutes les communes de Belgique ont reçu une lettre. Il est question d'une prime pour la création de nouvelles places d’accueil pour demandeurs d’asile. Un montant unique entre 2.000 à 3500 euros par hébergements créés.

Le courrier envoyé la semaine dernière est signé par Nicole de Moor, la secrétaire d’État en charge du dossier. "J'ai choisi ce système de volontariat où on demande dans des communes d'ouvrir des places sur le plan volontaire. On essaie de les aider avec une certaine incitation. Parce qu'ouvrir des places, c'est difficile pour les communes aussi", explique Nicole De Moor (CD&V, chrétiens-démocrates flamands).

Ce n'est pas ça qui va nous aider à dire oui

Qu’en pensent les principaux concernés? Nous avons interrogé le futur bourgmestre de Saint-Gilles, issu du Parti socialiste. Il prêtera serment dans 11 jours. Nous avons également rencontré le bourgmestre d’Etterbeek, membre du Mouvement réformateur.

"Ce n'est pas parce qu'on va recevoir 3.000 euros une fois, une année, que ça va nous pousser à le faire. Parce que déjà quand on est financé à 100%, ce qui n'est pas le cas, on a un déficit structurel qui est créé, effectivement nous ce n'est pas ça qui va nous aider à dire oui", réagit Vincent De Wolf, bourgmestre d’Etterbeek.

"Elle (la secrétaire d'État) vient avec des mesures incitatives préalables et des mesures destinées à contraindre. Mais je rappelle que Fédasil (ndlr: Agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile) et la ministre en charge ont une responsabilité à développer des places. Pourquoi a-t-on supprimé les places qui avaient été développées? Celles-ci ont été démantelées pour faire des économies", explique de son côté Jean Spinette, échevin et futur bourgmestre de Saint-Gilles.

La contrainte en vue

Rien ne dit que cette prime va pousser les communes à ouvrir de nouvelles places. Rien ne dit que ces quelques 3.000 euros vont résoudre la crise des demandeurs d’asile. Dans le courrier de la secrétaire d’État, elle évoque déjà la possibilité de rendre obligatoire la création d’hébergements dans les communes.

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