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Démission du gouvernement: quel est le scénario le plus probable?

Le roi Philippe a démarré ses consultations après avoir mis en suspens hier soir la démission du gouvernement Michel. Le politologue de l’Université libre de Bruxelles, Pascal Delwit, était sur le plateau du RTL INFO 13H pour décoder cette crise politique avec Olivier Schoonejans.

Olivier Schoonejans : Est-ce que Charles Michel avait d'autres choix ?

Pascal Delwit : Ça devenait extrêmement compliqué pour lui… À partir du moment où son gouvernement dans l’aile néerlandophone fait un combat surtout à droite alors qu’il faisait surtout appel à des partis d’opposition de centre-gauche, l’équation devenait vraiment très complexe. Il n’était pas spécialement obligé de remettre sa démission hier soir, il aurait pu la remettre au terme de la motion de méfiance mais on voyait mal quelle était la marge de manœuvre de l’exécutif.

O.S. : Est-ce que le Premier ministre y gagne quelque chose en précipitant la chute de son gouvernement ?

P.D. : Politiquement et en communication, sans doute que non et c’est quand même une forme d’aveu d’échec quand un Premier ministre remet la démission de son gouvernement. Après le fait qu’il l’ait remise avant toute motion de méfiance permet moins aisément l’organisation d’élections anticipées et c’est peut-être un élément qui a pesé dans la balance.

O.S. : Qui aurait un intérêt à aller aux élections anticipées ?

P.D. : Un intérêt ? Peut-être les partis verts mais ils ne le veulent pas et ceux qui veulent y aller le plus nettement, le plus clairement, ce sont les membres de la N-VA mais il n’est pas sûr qu’ils y ont un intérêt parce qu’ils seraient rendus responsable de la crise. C’est somme toute eux qui ont détonné et déclenché la crise gouvernementale et d’autre part dans l’agenda ethnocentrique qu’ils ont mis à l’avant-plan, rien ne dit qu’un certain nombre d’électeurs ne rejoindront pas plutôt le Vlaams Belang que la N-VA.

O.S. : Un gouvernement en affaires courantes jusqu'aux élections du 26 mai, est-ce le scénario le plus probable ?

P.D. : C’est effectivement le scénario le plus probable. Parce que pour qu’il y ait organisation d’élections anticipées, il faut soit que le Premier ministre soumette à la Chambre un vote de dissolution des chambres, soit qu’il y ait ouverture des articles à révision. Dans les deux cas, c’est peu probable. Donc le plus vraisemblable c’est qu’on aura un gouvernement en affaires courantes jusqu’à l’organisation des élections concomitantes fédérales, régionales et européennes en mai 2019.

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