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Des tests rapides pour rouvrir l'horeca? Le ministre David Clarinval plaide pour que le client fasse un test chez lui avant de venir

Vers des tests rapides ou autotests pour dépister le covid-19 à l'entrée des restaurants ? C'est ce que souhaite le gouvernement mais le secteur de l'horeca n'est pas de cet avis. Invités sur le plateau de C'est pas tous les jours dimanche, Fabian Herman, administrateur de la fédération horeca Bruxelles et David Clarinval, Vice-premier ministre, ont débattu sur le sujet.

L'idée de répandre les autotests et tests rapides pour rouvrir l'horeca prend de plus en plus d'ampleur. Le gouvernement et le comité de concertation semblent aller dans ce sens pour permettre une réouverture rapide du secteur, durement touché par la crise sanitaire et fermé depuis un an (avec quelques mois de reprise cet été). 

Les tests rapides et autotests: un "plan B" pour rouvrir l'horeca rapidement 

Philippe Devos, président de l'Absym et du conseil médical, et directeur adjoint du service soins intensifs au CHC Liège, explique que "l'idée n'est pas d'imposer les tests à tout moment mais de trouver des alternatives sécuritaires afin de soit ouvrir l'horeca plus vite soit d'éviter de devoir les refermer". Les autotests et tests rapides seraient alors "un plan B" pour "pouvoir continuer à ouvrir et peut être augmenter la capacité du restaurants à accueillir des gens". "Bien sûr je ne propose pas de faire ces tests pour les 20 prochaines années...", précise-t-il. 

Fabian Hermans, administrateur de la fédération horeca Bruxelles, est contre cette idée. Les trois fédérations horeca sont d'ailleurs du même avis selon lui: "Nous ne sommes pas pour, nous n'avons pas le personnel ni les compétences pour faire ces genres de tests".

"Nous ce qu'on veut c'est rouvrir l'horeca et le plus rapidement possible. Que ça soit avec l'une ou l'autre manière mais pas avec des tests", continue-t-il, précisant que c'est surtout par "manque de moyens" notamment à cause du "personnel restreint"

Les fédérations horeca pour une utilisation massive de l'application Coronalert 

"Donc aujourd'hui c'est au gouvernement de prendre ses responsabilités et d'accélérer la vaccination. On a l'impression qu'on est occupé à s'enliser dans la vaccination mais il serait peut être temps de l'activer et de l'accélérer pour tous ceux qui veulent bien le faire! Et à ce moment-là, ça nous permettrait de rouvrir", explique Fabian Hermans. 

Pour lui et les autres fédérations, l'application Coronalert est "pratique". Ils sont d'ailleurs pour une utilisation à grande échelle puisque l'application permet de "prouver qu'on est safe et qu'on peut rentrer dans le restaurant sans problèmes". Il ajoute que ce serait même "intéressant" que l'application Coronalert ait une fonction pour voir "si les gens se sont fait vacciner ou non pour simplifier la démarche de réouverture de l'horeca".

"C'est stupide de se priver des tests rapides"

David Clarinval, Vice-premier ministre, était invité en visioconférence. L'occasion pour lui de donner des pistes concernant la mise en place des autotests et tests rapides pour une reprise de l'horeca. 

"Mon souhait est d'ouvrir les restaurants le plus vite possible", a débuté le Vice-premier ministre. "Donc en effet il faut accélérer la vaccination mais il faut aussi étudier des protocoles qui permettraient d'ouvrir le plus rapidement possible", continue-t-il en donnant l'exemple des coiffeurs et "des détecteurs de CO2" qui ont été "critiqués au début mais qui montrent leur efficacité".

"L'usage des tests rapides, nous le réclamons au gouvernement depuis très longtemps! Il faut savoir que c'est déjà présent en Allemagne et qu'on peut aller en acheter à Aldi tous les jours!", continue le vice-premier ministre. "Même ici près de chez moi, à Charleville, on peut aller en pharmacie pour acheter des tests rapides donc c'est stupide de se priver de cette possibilité offerte par la technologie!"

Des tests réalisés chez soi avant de se rendre au restaurant? "On veillera à ce que ces tests ne soient pas une charge pour le restaurateur"

Le Vice-premier ministre se veut rassurant pour les restaurateurs et cafetiers et précise qu'ils n'auront pas "à faire le job" de tester chaque client. "Pour ouvrir l'horeca le plus vite possible, il faut qu'on étudie les protocoles dans lequel les tests rapides pourraient être l'un des éléments. Ce ne sera pas le seul élément déterminant ni obligatoire mais par exemple on pourrait dire que les clients font l'auto test chez eux avant de se rendre au restaurant et s'il est vert, ils peuvent rentrer dans l'établissement", détaille-t-il.

"Ca ne nécessitera pas nécessairement un gros travail du restaurateur puisqu'on ne va pas faire des files devant les restaurants. Et le restaurateur ne va pas demander à chaque client de se faire tester, ça je ne suis pas d'accord! On veillera à ce que ces tests ne soient pas une charge pour le restaurateur", rassure David Clarinval.

"Je choisis de faire confiance aux belges et je pense que les gens qui feront un autotest dont le résultat est positif resteront chez eux. Nous on veut faire confiance à la population", a-t-il déclaré.

Des propos qui ont su rassurer l'administrateur de la fédération horeca Bruxelles qui a déclaré réfléchir à cette idée: "Nous ne demandons pas une obligation de la vaccination mais ce serait plus simple pour nous. Maintenant si les clients se testent à la maison et viennent au restaurant, ce serait mieux mais à voir comment ça peut se dérouler en pratique."

Des autotests et test rapides encore interdits en Belgique 

Seul hic, les autotests ont été interdits en Belgique, ils ne peuvent donc pas être commercialisés pour le moment ni utilisés par un particulier. Le gouvernement doit donc d'abord prendre des dispositions concernant cette législation avant de les répandre à grande échelle pour une réouverture de l'horeca et autres secteurs durement touchés par la crise. 

"Il va falloir réfléchir aux endroits où nous pourrons acheter les autotests: en supermarché comme en Allemagne ou bien dans des pharmacies comme en France ?", s'interroge alors le Vice-premier ministre.  

Pour l'heure, pas de protocole réellement précis concernant la commercialisation de ces autotests et tests rapides sur le marché belge. Ni de protocole précis concernant leur application, si ce n'est que le restaurateur ne devra pas tester lui-même chaque client. 

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