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Ecolo constituerait la première famille politique au Parlement: comment les autres partis doivent-ils se comporter?

Le politologue Pascal Delwit était sur le plateau du RTL INFO 13H pour commenter les résultats du Grand Baromètre RTL - Le Soir, réalisé par Ipsos.

Au début du mois de février, un échantillon représentatif de 2550 Belges a répondu à une question simple: pour quel parti voteriez-vous si les élections fédérales, qui auront lieu dans exactement 100 jours, se déroulaient maintenant? 

La N-VA resterait ainsi le premier partir avec 28 élus. Mais pour la première fois, la famille écologiste (avec 29 sièges) serait la plus grande force politique du pays devant les socialistes francophones et flamands ainsi que les libéraux. Les Verts doubleraient leur score dans les trois régions.

Pour les analyser ces résultats et en retirer les grandes tendances, notre journaliste Simon François a posé différentes questions au politologue Pascal Delwit.

Simon François: crédibilité et intention de vote vont souvent de pair. Les partis jugés les plus fiables sont-ils toujours ceux qui récoltent le plus de voix aux élections?

Pascal Delwit: "Oui dans une certaine mesure mais ils ne sont pas forcément jugés crédibles sur tous les sujets de la même façon. Cela ramène à la question de l’agenda et des thématiques. Si vous prenez Ecolo, quand on pose la question de "Qui est le plus crédible sur les questions de l’environnement ?", ce parti revient systématiquement le premier. Si vous posez la question sur la fiscalité, ce sera plutôt les libéraux ou sur les questions sociales, ce sera plutôt les socialistes. Cela ramène à une question centrale du scrutin "Quelles seront les thématiques à l’agenda ?" et en fonction de celles-ci, certains partis auront plus de facilité ou de difficulté à montrer leur fiabilité".


S.F.: Flamands et Wallons ne sont pas d'accord sur les partis qui devraient participer au prochain gouvernement. Pourquoi?

P.D.: "Quand vous regardez le spectre politique en Flandre et du côté francophone, on voit qu’il n’est pas identique. Les attentes sur les mêmes questions ne sont pas les mêmes et par ailleurs, les agendas sont un peu différents. Au surplus, il faut ajouter qu’en Flandre, vous avez une question autour du fédéralisme, du confédéralisme ou des questions communautaires, qui ont plus d’importance que du côté francophone. Il est donc logique que le parti qui porte cette question, comme la N-VA, soit plus à l’avant que dans le spectre francophone."


S.F.: les Verts profitent d'une actualité qui les portent, est-ce la seule raison de ce succès dans les sondages?

P.D.: "C’est un élément important. La question du réchauffement climatique est centrale et donc les partis qui ont ce cœur de question à l’agenda, sont avantagés. C’est résultat d’un travail et d’une opposition au gouvernement actuel. Cela dit, les sondages sont des données virtuelles. Ce qui comptera, ce sont les données matérielles et on a pu observer qu’aux élections communales et provinciales, il y avait un certain décalage avec ce qui s’est passé dans les urnes."

S.F.: au Nord comme au Sud du pays, le score des écologistes change le jeu politique. Ils sont en position de force pour participer aux différents gouvernements. C'est aujourd'hui le parti que les autres doivent courtiser?

P.D.: "C’est le parti que les autres doivent courtiser mais on a observé que c’est aussi le parti qu’on essaye de tirer vers le bas. On le voit très clairement dans le chef du MR et du cdH dans le spectre francophone. Il y a une dynamique un peu complexe car il faut à la fois essayer d’un peu changer l’agenda et savoir qu’ils seront sans doute un partenaire plausible dans les négociations à l’échelle fédérale et des entités fédérées le soir du 26 mai."

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