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Expulsions via l'aéroport carolo: pas au courant, la Région demande un rapport complet

(Belga) Le nombre des personnes éloignées depuis l'aéroport de Charleroi (BSCA) s'élevait à 739 en 2017 et à 445 sur les six premiers mois de 2018, selon les chiffres tweetés vendredi matin par le secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration, Theo Francken (N-VA). Une affirmation qui a étonné le ministre wallon en charge des Aéroports, Jean-Luc Crucke (MR). Pas informé de ces expulsions, ce dernier va demander "un rapport complet" sur ce dossier.

D'après le secrétaire d'État N-VA, la part de l'aéroport de Charleroi dans le nombre total des éloignements est passée d'environ 10% en 2017 à environ 16% cette année et ce pourcentage devrait continuer à progresser. "Nous envisageons de renforcer notre capacité de retour à l'aéroport de Charleroi. Pour la première fois, une formation des policiers escorteurs pour les expulsions y est organisée. Des adaptations d'infrastructures sont prévues. La concertation avec tous les acteurs se poursuit comme prévu", a en effet tweeté Theo Francken. "Ces tweets, qui restent à vérifier, m'ont permis d'apprendre qu'il y avait des expulsions via l'aéroport de Charleroi, ce qui va désormais nous permettre d'intervenir dans le dossier", a réagi Jean-Luc Crucke. "Je vais demander un rapport complet sur le contexte de ces expulsions et sur la manière dont ces mesures d'éloignement sont appliquées. Nous respecterons la loi mais dans le respect des droits humains", a-t-il ajouté en évoquant la possibilité de demander une intervention de la Croix-Rouge. "J'aurai, dans les jours à venir, un contact avec le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, ainsi qu'avec le secrétaire d'État", a encore indiqué le ministre. Avec deux messages principaux à leur faire passer: pas question que la Région injecte des moyens supplémentaires dans l'aéroport pour l'adaptation de ses infrastructures. Et pas question de laisser faire n'importe quoi, en matière d'expulsions et de droits humains, sur le territoire wallon. Interrogé jeudi par RTL, l'administrateur délégué de l'aéroport, Jean-Jacques Cloquet, n'avait pas dit autre chose. "Quand ça doit être fait, ça doit être fait, mais augmenter la fréquence aujourd'hui, ce n'est pas possible. On n'a pas les moyens de le faire correctement. Pour moi, c'est mettre en péril la sécurité de mon personnel, du personnel de police, etc. C'est hors de question", avait-il affirmé. (Belga)

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