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RER: face à des députés déchaînés, Galant annonce qu'elle déposera un dossier "technique et financier"

La ministre de la Mobilité Jacqueline Galant a annoncé ce jeudi le dépôt prochain au gouvernement d'un "dossier complet à la fois technique et financier précisant un calendrier réaliste" de tous les travaux sur les lignes L161 (Bruxelles-Ottignies) et L124 (Bruxelles-Nivelles).

Accusée par l'opposition d'avoir enterré le RER wallon avant de se rétracter, Mme Galant a dit jeudi à la Chambre sa volonté d'achever l'ouvrage en procédant à la mise à quatre voies de l'ensemble du réseau, suivant l'objectif prévu initialement.

"Oui, ensemble avec la SNCB et Infrabel, nous avons travaillé à des propositions visant à maximaliser les installations ferroviaires déjà existantes afin que les lignes 124 et 161 puissent jouir d'une offre suburbaine, à savoir 4 trains par heure ainsi que des aménagements en gare, le plus rapidement possible", a-t-elle indiqué au nom du gouvernement. "A cette fin, la SNCB et Infrabel concentreront tous leurs efforts sur certains tronçons au lieu de laisser la programmation initiale des travaux - tout et partout en même temps", a-t-elle expliqué tout en précisant que "oui, avec le Premier Ministre, je souhaite aussi que les dernières lignes inachevées soient mises à 4 voies".


Le discours de Jacqueline Galant a-t-il changé en quelques jours?

Mardi en commission, la ministre avait indiqué que la mise à quatre voies de la ligne 124 Bruxelles-Nivelles et de l'entièreté de la ligne 161 Bruxelles-Ottignies ne faisait plus partie des priorités de la SNCB et d'Infrabel, sachant que le Fonds RER contient encore aujourd'hui 105 millions d'euros alors qu'entre 700 millions et 900 millions seraient nécessaires pour achever la mise à quatre voies de toutes les lignes. La ministre avait rappelé sa priorité de développer une offre "S" (suburbaine) sur l'infrastructure existante.

"A aucun moment je n'ai annoncé l'abandon du RER en Wallonie", a-t-elle certifié ce jeudi, mise sur la sellette par les députés de l'opposition. Mme Galant a expliqué avoir souligné mardi qu'il manquait de moyens dans le fonds RER, une problématique connue de ses prédécesseurs dans les gouvernements précédents.


"Vous avez menti"

La ministre n'a pas convaincu l'opposition qui a soulevé un problème de crédibilité dans son chef et celui du gouvernement. "En campagne en 2014, Didier Reynders assurait que le RER à quatre voies serait terminé pour 2019. Votre offre suburbaine, c'est une chose mais elle ne remplacera jamais, en termes de cadences, un RER avec quatre trains par heure", a répliqué la cheffe de groupe cdH Catherine Fonck. "Ce que vous dites aujourd'hui, comment le croire?", s'est interrogé Marcel Cheron (Ecolo), promettant à la ministre un "monitoring" permanent de suivi de son plan pour la mise à quatre voies, et un "contrôle, jour après jour" des délais d'exécution.

"La vacuité de votre réponse est bien le signe que vous vouliez renoncer au RER. Vous ne venez avec aucun engagement", a constaté le président de DéFI Olivier Maingain qui a appelé à la mise en place d'une commission spéciale, initiative qui, a-t-il dit, devrait être appuyée par ceux qui insistent sur la transparence dans d'autres assemblées (commission sur les tunnels au parlement bruxellois, Ndlr). "Vous avez menti", a pour sa part asséné le député Marco Van Hees (PTB), constatant qu'aucun chef de file du gouvernement n'était venu jeudi au secours de la ministre.


L'opposition voulait entendre le Premier ministre sur le sujet

La ministre n'a pas convaincu l'opposition qui a soulevé un problème de crédibilité dans son chef et celui du gouvernement. Les députés voulaient interroger le Premier ministre sur la "compétence" de sa ministre. Charles Michel étant en déplacement, ils ont demandé à questionner un vice-Premier à ce sujet. Mais le gouvernement a choisi de laisser parler Jacqueline Galant en son nom.

Le député Stefaan Van Hecke (Groen) n'a pas eu de réponse alors qu'il demandait à la ministre de confirmer que les projets d'offre ferroviaire à Anvers et Gand étaient mis sous le boisseau dans l'attente de la finalisation du RER bruxellois. Il a déduit du silence des partenaires gouvernementaux, dont la N-VA, qu'il en était ainsi. Dans le contexte de ce bras de fer communautaire, des députés francophones ont eux indiqué qu'il n'était pas question que le sud du pays paie une seconde fois le RER menant à Bruxelles.

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