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Famille ouïghoure à l'ambassade à Pékin - Le diplomate belge ne s'est pas rendu au Xinjiang

(Belga) La Belgique n'a pu mettre en oeuvre les initiatives qu'elle a annoncées il y a huit jours dans le dossier de la famille ouïghoure qui avait cherché refuge à l'ambassade de Pékin, a indiqué mardi le député Georges Dallemagne (cdH) qui s'est entretenu avec un représentant diplomatique chinois à Bruxelles.

Le 28 mai, Wureyetiguli Abula, une femme issue de la minorité ouïghoure, et ses 4 enfants se sont présentés à l'ambassade belge à Pékin en vue de compléter un dossier de regroupement familial avec le père, Ablimit Tursun, qui s'est réfugié en Belgique. Mme Abula a refusé de quitter l'ambassade pour regagner son hôtel parce qu'elle craignait pour sa sécurité et celle de ses enfants, les Ouïghours étant une minorité étroitement surveillée par Pékin. Une discussion s'est engagée avec le personnel sur place pour tenter de la convaincre de quitter les lieux. Selon plusieurs articles de presse, les pourparlers ont été vains et l'ambassade a livré cette femme et ses quatre enfants à la police chinoise. Le 17 juin, le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a annoncé qu'un diplomate de l'ambassade partirait le lendemain dans la province du Xinjiang, d'où vient la famille, pour s'assurer de la situation de celle-ci. L'ambassadeur était quant à lui chargé de prendre contact avec le directeur des Affaires consulaires chinoises afin que la famille obtienne les passeports requis pour quitter le pays. Le déplacement dans le Xinjiang n'a pas (encore) eu lieu. La famille a été localisée entretemps et Mme Abula a pu avoir des brefs entretiens téléphoniques avec son mari ainsi qu'avec des diplomates belges. "Le cadre de la mission a changé", ont expliqué les Affaires étrangères qui continuent à suivre le cas. Lors de son entretien avec M. Dallemagne, l'ambassadeur de Chine a confirmé que la famille était revenue dans le Xinjiang et qu'une communication avec le père était établie. La visite d'un diplomate belge n'est donc pas "nécessaire" aux yeux des autorités chinoises, la famille étant en sécurité, selon les explications reçues par le député. Quant à l'entretien avec le directeur des Affaires consulaires, il n'a pas eu lieu, les autorités chinoises ayant rappelé que la famille n'est pas de nationalité belge mais chinoise. Les Affaires étrangères n'ont pas confirmé l'information. "L'affaire doit être suivie de près car elle est loin d'être résolue et la famille loin d'être réunie", a souligné M. Dallemagne. La question de l'intervention de la police chinoise dans la nuit du 28 au 29 mai demeure posée. Le 17 juin, M. Reynders a indiqué que la police diplomatique avait "participé" à la discussion avec la mère de famille, sans donner d'autre précision. A Bruxelles, l'ambassade chinoise a expliqué que la police était intervenue à la demande de la partie belge, a encore rapporté M. Dallemagne. (Belga)

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