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Georges-Louis Bouchez élu président du Mouvement Réformateur

Le sénateur Georges-Louis Bouchez est le nouveau président du MR. Lors du second tour de l'élection interne, le Montois a obtenu plus de suffrages que son opposant Denis Ducarme, a-t-on appris vendredi de bonnes sources.

Georges-Louis Bouchez, malgré son jeune âge (33 ans), est parvenu à capitaliser le soutien de nombreux "barons" du Mouvement Réformateur durant la campagne, au grand dam du plus expérimenté Denis Ducarme (46 ans). Arrivé en tête avec 44,59% des votes des militants lors premier tour, M. Bouchez bénéficiait d'une avance relativement confortable sur l'actuel ministre fédéral de l'Agriculture, crédité pour sa part de 25,12% des suffrages.

Malgré le soutien de Christine Defraigne, arrivée 3e lors de ce premier tour (14,01%), Denis Ducarme n'est pas parvenu à combler son retard. Sa mission était d'autant plus complexe après le ralliement des deux autres candidats malheureux, Philippe Goffin et Clémentine Barzin, à Georges-Louis Bouchez.

Déjà un premier chantier

L'une des premières tâches du successeur de Charles Michel (intronisé ce vendredi président du Conseil européen, une fonction qu'il prendra officiellement dimanche) sera de désigner un ou plusieurs remplaçants au vice-Premier ministre libéral et ministre des Affaires étrangères et de la Défense, Didier Reynders, lui aussi en partance pour l'Europe en tant que commissaire.

L'actuel ministre des Pensions, Daniel Bacquelaine, pourrait reprendre certaines de ses compétences. Les noms de Vincent De Wolf et Philippe Goffin circulent également pour monter dans l'exécutif en affaires courantes de Sophie Wilmès. Une décision à ce sujet devrait être prise dès ce week-end.

Puis les négociations fédérales

Par la suite, Georges Louis-Bouchez devrait rapidement participer pour le MR aux travaux en vue de la formation d'un gouvernement fédéral. "Un gouvernement avec la N-VA reste le plan A. Il réunirait les premiers partis de chaque côté de la frontière linguistique. Mais si le PS ou la N-VA font preuve de mauvaise volonté, il faudra passer au plan B" (une coalition arc-en-ciel, ndlr), déclarait-il encore ce jeudi dans La Libre Belgique.

De polémiste à président

Le jeune agitateur de la politique belge francophone, cheveux en bataille, sourire carnassier et tatouage assumé, a donc accédé à la présidence du MR. Passionné de politique depuis une dizaine d'années, cet avocat de 33 ans abreuve régulièrement le Landerneau d'une flopée d'idées qu'il commente à satiété sur les réseaux sociaux. Clivant, son style de commentateur acéré fait de lui une personnalité qui ne laisse pas indifférent: autant adoré qu'exécré à ses débuts, le voilà aujourd'hui plébiscité.

Premiers revers

Son parcours, débuté au sein du cabinet de Didier Reynders, lui a permis de tutoyer rapidement le sommet du MR, satisfait de voir éclore de nouvelles personnalités. Mais son ambition dévorante lui joue très vite des tours. Echevin des Finances de la ville de Mons à 26 ans, il est écarté en 2016 par le bourgmestre Elio Di Rupo qui n'en peut plus du manque de collégialité du chef de file local du MR.

Au même moment, Georges-Louis Bouchez perd son siège de député wallon qu'il occupait depuis 2014 en remplacement de la ministre fédérale Jacqueline Galant, sa meilleure ennemie. Celle-ci venait alors de faire les frais d'un remaniement après des manquements au sein de son cabinet.

Défi local

Groggy, Georges-Louis Bouchez se relève et repart au combat en 2018 à la tête d'une liste "Mons en mieux!", avec la candidate cdH Opaline Meunier. Mais au PS, l'homme qui monte, Nicolas Martin, contraint Elio Di Rupo à un changement de stratégie, en devenant tête de liste. Ce rajeunissement chez les socialistes change la perspective électorale. Au final, malgré un recul de 10%, le PS sauve de justesse sa majorité absolue.

Puis un poste de combat pour les élections fédérales

Et il préférera Ecolo en majorité, plutôt que le groupe de Georges-Louis Bouchez confiné dans l'opposition. Ce dernier n'est pas abattu pour autant, ayant déjà la perspective des élections de mai 2019 en ligne de mire. Délégué général du MR, il est fait porte-parole de campagne par le président du MR Charles Michel. Mais la Fédération locale du MR doit trancher dans l'ordre des candidatures, entre des personnalités aux reliefs parfois peu accommodants. Jacqueline Galant restera à la Région. Georges-Louis Bouchez hérite de la quatrième place à la Chambre, une place de combat.

Malgré un score impressionnant de plus de 16.000 voix, il n'est pas élu, le MR perdant 2 sièges dans la circonscription du Hainaut. Simple conseiller communal, il est alors désigné sénateur coopté par son parti. Dans un Sénat quasiment vidé de ses compétences, Georges-Louis Bouchez croyait en ses possibilités de se servir des rares réunions de la Haute assemblée pour agiter le débat d'idées. Celles-ci ne manquent jamais de faire réagir jusque dans son propre parti: de l'allocation universelle à la régulation du cannabis en passant par les racines chrétiennes de l'Europe qu'il aurait fallu faire figurer dans le préambule d'une Constitution européenne.

Rebondir à la tête du parti

Début octobre 2019, Georges-Louis Bouchez, qui ne peut vraisemblablement pas se satisfaire de son rôle de sénateur, se lance avec aplomb dans la course à la succession de Charles Michel à la présidence du Mouvement Réformateur. Durant sa campagne, le libéral a notamment affirmé vouloir promouvoir un "projet de société moderne" et "porter la réflexion sur des sujets actuels et à venir, comme le défi climatique".

Ambitieux, il s'est donné comme objectif d'amener le MR à 30% des voix en Wallonie et à Bruxelles. Arrivé largement en tête du premier tour de l'élection interne, le Montois fut toutefois contraint à un second round face au ministre Denis Ducarme, qu'il emporta avec un peu plus de 62% des voix.

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