Grand Baromètre: Charles Michel, plébiscité par... les Flamands, devance Bart De Wever

Il y a un peu plus d'un an, le 11 octobre 2014, un gouvernement inattendu de centre-droite, réunissant un parti francophone, le MR, et trois partis flamands (la N-VA, le CD&V et l'Open Vld), naissait officiellement. Ce samedi-là, les ministres prêtaient serment au Palais Royal. Parmi eux, leur chef, le Premier ministre, un francophone (encore, après Elio Di Rupo): Charles Michel. Privé de pouvoir régional par les socialistes et le cdH à l'issue des élections de mai en Wallonie et à Bruxelles, le bourgmestre de Wavre accédait, à 38 ans seulement, à la plus haute marche du pouvoir fédéral. Avec l'assentiment de la N-VA d'un Bart De Wever qui obtenait ce qu'il désirait par-dessus tout: l'éjection du PS. Est-ce dans cet acte originel qu'il faut trouver l'explication de cet écart de popularité qui pourrait apparaître bien étrange aux yeux de l'étranger: Charles Michel n'est pas populaire parmi les siens, les francophones, mais bien parmi ces gens du nord, les Flamands, culturellement si différents.

Charles Michel derrière Maggie De Block mais devant Bart De Wever

Certains prédisaient au gouvernement inédit, le gouvernement Michel Ier, une durée de vie courte. L'opposition s'est montrée extrêmement virulente dans les premières semaines et mois d'existence. Les syndicats ont promis l'enfer et organisé manifestations et grèves à plusieurs reprises pour s'opposer à des mesures qualifiées "d'austérité" comme le report de l'âge de la pension et le saut d'index. Mais Charles Michel n'a pas vacillé. Bientôt quadragénaire, un an après son intronisation, l'homme voit même sa popularité croître... en Flandre. Dans le nord du pays, il est désormais second au classement des personnalités politiques les plus populaires, derrière l'indétrônable Maggie De Block mais devant un certain Bart De Wever, révèle notre sondage Grand Baromètre RTL – Ipsos - Le Soir.

Le style manager

Qu'est-ce qui explique cette popularité en Flandre ? Peut-être dans une certaine manière d'agir comme l'exprimait il y a quelques jours notre consultant Bruno Wattenbergh sur les ondes de Bel RTL. "Charles Michel, Theo Francken, mais aussi Maggie De Block veulent apparaître comme des managers, des gestionnaires, des solutionneurs. Un style managérial qui donne une image froide et pragmatique, qui donne l’impression de laisser de côté les valeurs et les dogmes, en privilégiant la moins mauvaise des solutions. C’est une image fort flamande, ou en tous cas, celle que les Flamands apprécient", disait-il. En faveur de Charles Michel plaide aussi une situation qui pourrait être pire. L'activité économique reprend timidement et le chômage se stabilise voire baisse. Dans le nord du pays, on comptait 237.736 demandeurs d'emploi soit environ 4300 personnes de moins qu'il y a un an. Et si le gouvernement a pris des mesures, comme celles citées plus haut, qui ont fait hurler les syndicats, on est loin des tailles brutales opérées dans certains budgets de plusieurs pays du sud de l'Europe.

Au sud, Elio Di Rupo loin d'être largué

S'il est second au classement de popularité en Flandre, et 4e à Bruxelles (derrière Maggie, Elio et Paul), Charles Michel reste relativement impopulaire en Wallonie, pointant seulement à la 9e place, derrière même un Rudy Demotte dont le charisme n'est pas la première qualité qui saute aux yeux.

Enfin, certains dans les médias ont peut-être un peu trop vite enterré Elio Di Rupo. Le président du PS qu'on disait en perte de vitesse, qui aurait perdu de sa superbe, est l'homme politique le plus populaire en Wallonie et à Bruxelles (où il dame le pion à Didier Reynders qui recule). Il est important de préciser l'homme. Car, comme en Flandre, la personnalité la plus populaire est une femme, c'est Maggie De Block qui se maintient reine des sondages.

Les Top 3

Le classement de popularité des politiques a été obtenu en posant la question suivante à 1030 personnes en Flandre, 1017 en Wallonie et 524 à Bruxelles. Le sondage a été réalisé du 28 septembre au 4 octobre 2015. Les interviews ont eu lieu via l’Ipsos On Line Panel. La marge d'erreur maximale, pour un pourcentage de 50% et un taux de confiance de 95% est de +/-3,1 en Wallonie, +/-3,1 en Flandre et de +/-4,3 à Bruxelles.

Voici une série de personnalités politiques. Pour chacune d'elles, voulez-vous me dire si vous souhaitez la voir jouer un rôle important dans les prochains mois ?

FLANDRE
Maggie De Block (-3%)
Charles Michel (+6%)
Bart De Wever (0)

BRUXELLES
Maggie De Block (-3%)
Elio Di Rupo (-1%)
Didier Reynders (-4%)

WALLONIE
Maggie De Block (-4%)
Elio Di Rupo (+3%)
Paul Magnette (+3%)