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Grande fraude fiscale en Belgique, des milliards perdus: Ecolo dénonce le "MANQUE DE VOLONTÉ" du gouvernement

L'Inspection spéciale des impôts (ISI) a introduit une plainte auprès de tous les parquets du pays la semaine passée concernant un possible blanchiment d'argent portant sur 61.546 dossiers d'amnistie fiscale. Le montant total des capitaux blanchis pourrait atteindre plus de 36 milliards d'euros, soit la plus grosse affaire de ce registre jamais suspectée en Belgique, rapporte L'Echo mercredi.

Les quelque 61.000 dossiers en question ont été introduits au cours des douze dernières années lors des différentes campagnes d'amnistie fiscale. Selon l'ISI, aucun impôt ni amende n'ont été payés sur les capitaux dans ces dizaines de milliers de régularisations, seuls les intérêts et les revenus ayant été déclarés. La plainte stipule également que les "intermédiaires" qui ont aidé leurs clients à introduire ces dossiers de régularisation pourraient être poursuivis comme auteurs ou complices d'activités de blanchiment.

"Les chiffres des montants non-déclarés dans les différentes opérations de régularisation fiscale depuis 2004 donnent le tournis et justifient totalement le dépôt d'une plainte au Parquet fédéral par l'Inspection Sociale des Impôts. Et ils amènent les écologistes à une seule question : quand donc l’État fédéral se donnera-t-il les moyens de récupérer les montants astronomiques de la fraude fiscale, plutôt que de s'acharner sur la classe moyenne et les plus fragiles ?", a réagi Ecolo ce mercredi matin.

"Depuis le début de la DLU (régularisation fiscale), les écologistes ont dénoncé des conditions de régularisation beaucoup trop favorables aux fraudeurs et plus particulièrement le fait que l'origine des fonds régularisés ne devait pas être prouvée. Le raisonnement de l'ISI est ici identique. Reste à espérer qu'il provoque dans le chef de l’État fédéral la réaction que nous attendons depuis des années pour frapper la criminalité financière", s'est exclamé Georges Gilkinet, député écolo.

"Chaque année, ce sont des milliards d'euros qui échappent aux finances publiques, du fait de la grande fraude fiscale. Force est de constater, malgré les dossiers retentissants, malgré les commissions d'enquête, malgré l'expression publique de fonctionnaires courageux, que les moyens financiers et juridiques mis en œuvre sont et restent insuffisants quant aux enjeux. Et parfois même, ils sont en recul, qu'il s'agisse de l'administration fiscale, de la police financière ou des juges fiscaux", poursuivent les écologistes.

"Ce manque de volonté du Gouvernement fédéral de lutter contre ce phénomène confine à de la complicité avec les fraudeurs. C'est d'autant plus choquant quand on constate l'acharnement de la majorité à l'égard des allocataires sociaux et les mesures qu'elle fait subir à la classe moyenne" a conclu Georges Gilkinet.

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