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Injure raciste à l'Assemblée nationale: que risque le député RN Grégoire de Fournas?

Des députés vent debout, un arrêt de séance dans la confusion et une vague d'indignation relayée par Emmanuel Macron: les propos d'un élu RN, jugés racistes sur tous les autres bancs de l'hémicycle, ont provoqué un incident d'une ampleur rare jeudi à l'Assemblée.

"Qu'il retourne en Afrique", a admis avoir lancé le député RN Grégoire de Fournas --plusieurs députés affirmant avoir entendu "Retourne en Afrique" --, lors d'une intervention de l'élu LFI Carlos Martens Bilongo, un homme noir, qui s'exprimait sur le "drame de l'immigration clandestine".

L'incident a eu lieu peu avant 17H00 et la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a mis fin à la séance alors que restaient plusieurs interventions programmées, "compte tenu de la gravité des faits" et de "l'émotion légitime" de l'Assemblée.

De source parlementaire, le député concerné est passible d'une "censure simple", soit la privation pendant un mois de la moitié de l'indemnité parlementaire. Ou d'une "censure avec exclusion temporaire", c'est-à-dire la privation pendant deux mois de la moitié de l'indemnité allouée au député avec interdiction de prendre part aux travaux de l'Assemblée et de reparaître au Palais Bourbon pendant quinze jours.

De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se dit favorable à la démission du député. "J'espère que le bureau de l'Assemblée nationale prendra la décision la plus forte pour sanctionner ce député. Je pense que la question de sa démission se pose pour lui", a estimé M. Darmanin sur BFMTV et RMC, ajoutant qu'il signerait une pétition du groupe Renaissance réclamant son départ.

Depuis l'élection inédite de 89 députés RN à l'Assemblée, le groupe de Marine Le Pen s'était astreint à jouer la carte de la notabilisation. Il n'a toutefois pas évité les polémiques, comme lorsque le doyen de l'Assemblée nationale José Gonzales avait d'entrée fait l'éloge de l'Algérie française de son enfance le 28 juin, ou lors d'une récente séance houleuse où deux députés RN avaient traité le ministre de l'Economie Bruno Le Maire de "lâche" et le ministre de l'Education Pap Ndiaye de "communautariste".

Ces invectives avaient donné lieu à des sanctions de la présidente de l'Assemblée nationale, sanctions qui doivent elles aussi faire l'objet d'un débat en bureau de l'institution. Viticulteur dans le Nord Médoc, Grégoire de Fournas exerce son premier mandat, à 37 ans. Il n'avait pas fait de vagues jusqu'ici au Palais Bourbon, où il siège à la commission des Affaires économiques.

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