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Intempéries: Le manque de moyens et l'impuissance au coeur de l'audition de la gouverneure f.f.

(Belga) Après l'audition à couteaux tirés du gouverneur de la province de Liège Hervé Jamar vendredi matin, c'est Catherine Delcourt, commissaire d'arrondissement de la province et gouverneure faisant fonction lors des inondations de la mi-juillet, qui est entendue cet après-midi par la commission d'enquête parlementaire.

"La sécurité de la population a été notre première préoccupation tout au long de la crise", assure-t-elle d'emblée. Mais de sa chronologie minutieuse des événements, c'est surtout l'impuissance et le manque de moyens que l'on retiendra. Le 14 juillet, alors que la phase de crise provinciale a été activée après l'enclenchement de plusieurs phases communales, tous les moyens sont mobilisés mais ni les hélicoptères, ni les véhicules de la Défense ne peuvent intervenir, raconte-t-elle. "Les moyens dont nous disposons sont sous-dimensionnés. On va alors chercher des moyens privés, comme des tracteurs avec remorques et des engins de chantier", poursuit Catherine Delcourt. "On commence à sentir l'impuissance et c'est difficile", ajoute la responsable. "On a besoin de moyens adéquats, en particulier d'hélicoptères. On en cherche au Luxembourg, en France, aux Pays-Bas, en Allemagne. La réponse est négative. A 22h53, on nous annonce que le barrage d'Eupen déborde. Dans la nuit, le sentiment d'impuissance s'accroît", en raison de la saturation de la centrale 112 et de l'afflux d'appels de la population sinistrée. "Les hélicoptères ne volent toujours pas. Les moyens restent inadéquats, insuffisants et pas calibrés pour ce que l'on vit", souligne-t-elle encore.  Selon la gouverneure faisant fonction, un millier d'hommes (pompiers, protection civile, défense,...) sont sur le terrain le 14 juillet; 1.509 le 15 juillet et 1.434 le 16. Durant ces mêmes jours, le nombre de bateaux mobilisés passe de 22 le 14 juillet à 61 le 15, puis à 55 le lendemain. Ce jour-là, 6 hélicoptères peuvent enfin décoller. "Jamais le temps n'aura été si long. On en est à 48h pour apporter une réponse", résume Catherine Delcourt. "Il est évident que rien de ce que j'ai dit ne traduit l'angoisse de ceux qui ont attendu les secours pendant des heures", estime-t-elle enfin. Vendredi prochain, la commission entendra notamment les bourgmestres d'Eupen, de Limbourg, de Verviers et de Theux ainsi que leurs remplaçants, le cas échéant, lors des inondations. (Belga)

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