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Les ministres de l'Intérieur et de la Justice ont proposé leur démission à Charles Michel qui a refusé

Le ministre de l'Intérieur Jan Jambon et le ministre de la Justice Koen Geens ont proposé de démissionner mercredi soir, ont confirmé les cabinets des deux ministres, à la suite d'une information délivrée par VTM dans son journal de la mi-journée.

Le vice-Premier ministre N-VA et le ministre CD&V ont avancé cette proposition en raison d'éventuelles fautes dans l'enquête terroriste sur les attentats de Bruxelles. Mais le Premier ministre Charles Michel a refusé: il serait important de "serrer les rangs" en cette période, d'après la chaîne de télévision. Le comité ministériel restreint s'est réuni jeudi midi pour se pencher sur le dossier Ibrahim El Bakraoui, dont l'expulsion de Turquie à l'été 2015 avait été communiquée aux autorités belges, avait affirmé mercredi le président turc Recep Tayyip Erdogan, déclenchant une polémique en Belgique. Les chefs de groupe de la majorité se sont prononcés en faveur d'une commission d'enquête parlementaire. Une conférence des présidents de la Chambre était en cours jeudi vers 13h20. L'ambiance était tendue, indiquait-on.


Le ministre de la justice admet des lenteurs

Le ministre de la Justice Koen Geens a évoqué jeudi, dans l'émission Villa Politica de la VRT, la possibilité que les informations relatives à Ibrahim El Bakraoui aient été transmises trop lentement de Turquie vers la Belgique, ainsi qu'en Belgique même.

"Il n'y a peut-être pas eu de transmission d'information en temps opportun de Turquie vers la Belgique, et en Belgique même", a déclaré le ministre CD&V.

Les deux ministres et leurs services ont tenté toute la nuit de faire la clarté sur les déclarations du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui avait affirmé qu'un des auteurs des attentats de Bruxelles - Ibrahim El Bakraoui, identifié comme l'un des deux kamikazes de l'aéroport de Bruxelles-National - avait été interpellé à l'été 2015 à la frontière avec la Syrie et expulsé, sans que la Belgique, pourtant avertie, ne l'ait réclamé.

L'homme avait pourtant enfreint les règles de sa libération conditionnelle en Belgique, après plusieurs années de prison pour grand banditisme. Koen Geens dit vouloir réserver la chronologie précise des faits à la commission de la Chambre qui doit se réunir vendredi. Selon lui, l'information avait bien été transmise, mais "plus lentement que ce qu'on aurait pu attendre en pareilles circonstances". "Vous vous doutez bien que nous n'aurions pas discuté de cela toute la nuit si nous avions considéré que nos services avaient fauté sur toute la ligne", a ajouté M. Geens.

Ni lui-même ni Jan Jambon n'auraient pu connaître les faits personnellement, a-t-il souligné. Ce qui n'empêche qu'ils ont tous deux proposé de démissionner. "Finalement, le Premier ministre a clairement affirmé qu'il était préférable que nous prenions nos responsabilité en restant au gouvernement. Nous y sommes tout à fait prêts, même si les prochains mois s'annoncent difficiles, vu les circonstances".

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