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Karel De Gucht dérape sur le lobby juif au Capitole

Le franc-parler de Karel De Gucht risque de lui valoir une nouvelle fois des ennuis: ses déclarations sur le lobby juif à Washington suscitent en effet un début de polémique, qui a obligé la Commission européenne à se positionner.

L'ancien ministre des Affaires étrangères, actuellement commissaire au commerce, a affiché jeudi son scepticisme sur les chances de succès des nouvelles négociations directes entre Palestiniens et Israéliens. Interrogé sur une radio néerlandophone, il a affirmé notamment que "le lobby juif au Capitole ne doit pas être sous-estimé" et que le premier ministre israélien, Benjamin Netanyehou n'était "certainement pas une colombe". "Ne sous-estimez pas non plus l'avis du juif moyen en dehors d'Israël", chez qui il existe "la croyance d'avoir raison", a ajouté Karel De Gucht. "Il n'est pas facile, même avec un juif modéré, d'avoir une conversation rationnelle".

"Des commentaires personnels"

Ses propos ont été relayés à la conférence de presse quotidienne de la Commission européenne par des journalistes qui les ont qualifiés de "racistes". Le porte-parole de l'exécutif communautaire a refusé de les commenter. "Il s'agit de commentaires personnels qui ne représentent pas la position bien connue de la Commission européenne", a-t-il dit.

Tendance dangereuse

Les déclarations de Karel De Gucht ont par ailleurs été condamnées par le Congrès juif européen (European Jewish Congress, EJC), qui a exigé des excuses et une rétractation immédiate. "Cela fait partie d'une tendance dangereuse de provocation à l'encontre des juifs et d'Israël en Europe, qui doit être éradiquée immédiatement", a affirmé le président de l'EJC, Moshe Kantor, cité sur le site web de l'organisation. "Une fois de plus, nous avons un politicien de haut rang en Europe qui tient des propos outrageusement antisémites. La calomnie du lobby juif est apparemment acceptable au plus haut niveau de l'Union européenne. Cela devrait inquiéter tous ceux qui veulent une Europe plus tolérante", selon lui.

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