Accueil Actu

L'assurance autonomie revient une nouvelle fois sur la table du parlement wallon

(Belga) Abandonnée sous la législature précédente après que la majorité MR-cdH eut volé en éclat à la suite de la défection d'une députée libérale, l'assurance autonomie, censée répondre au défi du vieillissement de la population, est revenue, mardi, sur la table de la commission des Affaires sociales du parlement wallon. Toujours portée par les humanistes, désormais dans l'opposition, la proposition de décret prévoit notamment une cotisation obligatoire pour tous les citoyens wallons de plus de 26 ans dont le montant "sera déterminé par le gouvernement en fonction de à la capacité contributive des assurés".

S'il constituait l'un des grands chantiers de la législature précédente, le projet d'assurance autonomie, négocié par le MR et le cdH avec les mutuelles, n'a jamais pu aboutir, faute de majorité au parlement après le ralliement de la députée MR Patricia Potigny aux listes Destexhe. A l'époque, le texte reposait sur le principe d'une cotisation de 36 euros par an contribuant, d'une part, à des services d'aide à domicile pour les personnes dépendantes et, d'autre part, à une allocation pour les personnes de plus de 65 ans en perte d'autonomie et aux faibles revenus. Depuis, les élections sont passées par là et la nouvelle majorité PS-MR-Ecolo n'a pas repris l'assurance autonomie dans sa déclaration de politique régionale. Regrettant cette absence, le cdH est revenu à la charge avec une proposition qui laisse dorénavant à l'exécutif régional le soin de déterminer le montant de la cotisation obligatoire destinée à financer le système. "L'enjeu fondamental, c'est que cette assurance soit un droit pour toutes les personnes, ce qui nécessite un financement suffisant", a tenté de défendre Alda Greoli (cdH) sans parvenir à convaincre la majorité. "Nous avons toujours les mêmes réserves sur les écueils du système", lui a ainsi répondu la ministre régionale des Affaires sociales, Christie Morreale (PS). "Aujourd'hui, ce que l'on veut c'est pouvoir offrir les meilleurs soins aux personnes en perte d'autonomie et leur permettre de rester chez elles si elles le souhaitent. L'assurance autonomie telle que proposée antérieurement ne permettait pas de garantir ce modèle. Elle ne visait en effet que le renforcement des aides à domicile, ce qui est insuffisant, et, de plus, elle coûtait la même chose à chaque personne, quel que soit son revenu", a ajouté la ministre. "Nous étions et nous restons contre ce principe d'assurance insuffisant et inégalitaire", a-t-elle poursuivi en estimant enfin que "le système doit être repensé en faisant preuve d'innovation et de créativité avec pour objectif de répondre aux enjeux des soins pour les personnes en perte d'autonomie". Sans surprise, la demande d'auditions d'acteurs du secteur, formulée par le cdH, a été rejetée par la majorité. Le vote sur la proposition, lui, a été reporté dans l'attente de l'avis, attendu fin décembre, de l'organe de concertation intrafrancophone en matière de santé et d'aide aux personnes. (Belga)

À lire aussi

Sélectionné pour vous