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Va-t-on vers une crise politique suite aux propos de Bart De Wever? "On parle plus des personnes que des idées"

Analyse d'un politologue dans le RTlinfo 13H.

Le politologue à l'Université de Liège, Geoffrey Grandjean, était l'invité de notre journal du 13H. Il revenait sur les dernières déclarations tenues par Bart De Wever. Dimanche, le président de la N-VA, Bart De Wever, a, en effet, lancé un avertissement à ses partenaires de la majorité fédérale: si le secrétaire d'Etat à l'Asile, Theo Francken, doit démissionner, la N-VA quittera également le gouvernement.


Au vue de cette situation est-ce que Charles Michel pourra maintenir ou non sa confiance à Theo Francken ?

"La situation est assez claire. À partir du moment où Bart De Wever mentionne que si Theo Francken doit démissionner, la N-VA se retirera, Charles Michel a un ultimatum face à lui et il doit, ou non agir. Si le gouvernement retire sa confiance, il est clair que le gouvernement tombera. Et je ne suis pas sûr que Charles Michel souhaite voir tomber son gouvernement, alors que par ailleurs, il a déclaré encore, il y a quelques jours, que le gouvernement soutenait la politique migratoire de son secrétaire d'Etat".


Mais quand Charles Michel dit "qu'il ne danse pas comme la N-VA siffle". C'est crédible ?

"Je ne suis pas sûr que cela soit crédible. Je pense qu'il y a là le constat d'un gouvernement fédéral qui est fragile parce qu'il repose sur une aile francophone minoritaire. Je vous rappelle que le gouvernement repose sur ses 20 députés francophones du Mouvement Réformateur. Par ailleurs, le poste de Premier ministre est à Charles Michel et donc je pense que c'est donc la N-VA et à travers elle, Bart De Wever qui mentionne qui est à la manoeuvre face à un Premier ministre "minoritaire".

Est-ce qu'il n'y a pas aussi chez Charles Michel, un intérêt à laisser faire Francken ? Sur sa gestion des migrants, ça peut séduire une partie de l'électorat de droite francophone. Donc est-ce que Charles Michel joue un double jeu ?

"Je ne sais pas s'il joue un double jeu. Ce serait un double jeu risqué. Sur la scène politique francophone, il est face à une opposition qui elle est majoritaire et donc, c'est prendre des risques assez conséquents que de laisser agir seul, son secrétaire d'Etat. Par ailleurs, il est quand même ici question de droits de l'homme, ce qui pour un système démocratique contemporain est fondamental."

Pourquoi Bart De Wever soutient-il Francken de manière aussi ferme ?

"Ce qui m'interpelle dans ce dossier, c'est que je vois bien qu'on parle avant tout de personnes. Pourtant politiquement ce qui est important, ce sont d'avantage les idées, mais pas uniquement les personnes, qui sont fondamentales pour un système politique. Je vous rappelle que la N-VA bénéficie d'un large soutien, d'une large assise électorale avec 31 sièges au parlement fédéral, c'est à la fois le parti le plus important au parlement et au gouvernement. C'est donc une façon d'envoyer un message très clair à l'électorat de la N-VA et aux idées qui sont répandues par la N-VA".

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