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La colère de refuges contre Céline Tellier, la ministre du Bien-être animal: "Qui êtes-vous donc pour afficher un tel mépris?"

Le torchon brûle toujours plus entre de nombreux refuges et associations de protection animale d'une part et la ministre en charge du Bien-être animal au gouvernement wallon, Céline Tellier, d'autre part. Ce matin, près de 30 associations et refuges ont cosigné une lettre ouverte pour exprimer leur colère face à l'inaction de l'administration de la ministre pour faire respecter l'ambitieux code wallon du Bien-être animal mis en place par son prédécesseur, Carlo Di Antonio. Une colère également nourrie par des propos de la ministre lors de deux entretiens, l'un dans le magazine Télé-Moustique fin septembre dernier et l'autre, datant d'il y a quelques jours dans le quotidien la DH. La ministre y explique les difficultés de mettre en application le code du Bien-Être animal. Mais elle reproche aussi à certains refuges de prendre parfois le rôle de l'administration, les qualifiant de cow-boys : "Le précédent ministre (Carlo Di Antonio) avait pris le parti des refuges, c'est un peu facile. L'administration est indispensable pour appliquer les normes. On ne peut pas avoir des cow-boys qui jouent tous les rôles sinon, c'est l'anarchie", dit-elle dans le Télé-Moustique. Et elle récidive dans la DH en déclarant que les "refuges n'ont pas à jouer la police", en ajoutant toutefois qu'ils doivent être "soutenus et remerciés pour leur travail".

Dans cette interview, elle va plus loin en allant jusqu'à dire qu'"il y a une forme de violence, il faut oser le dire, entre les acteurs" de la protection animale, que "le secteur se tire dans les pattes et qu'il y a des divergences entre les refuges". Les cosignataires ont réagi vivement dans la lettre déclarant que ces dernières paroles atteignaient "un niveau d’écœurement", estimant que "ce coup, porté clairement en dessous de la ceinture, est révélateur qu’au-delà du mépris il y a également cette volonté de nous dévaloriser auprès du grand public. Pire, il témoigne d’une méconnaissance flagrante de notre secteur." Selon les cosignataires, au contraire, "les refuges pour animaux et associations n’ont jamais autant collaboré qu’aujourd’hui et ont, ces dernières années, réussi à se fédérer." 

Les cosignataires de la lettre ouverte disent représenter 70% des refuges en Wallonie. "Qui êtes-vous donc pour vous permettre de tenir des propos insultants à notre égard alors que vous nous connaissez à peine ? Qui êtes-vous donc pour afficher un tel mépris, sans précédent depuis plus de 20 ans, à l’égard de notre travail associatif ?", demandent-ils. "Avant de nous juger de manière aussi radicale, vous êtes-vous vraiment intéressée à ce que nous faisons ? À ce que nous représentons ? À ce que nous obtenons ? Alors qu’au sein de votre cabinet, le département « Bien-être animal » a été réduit comme peau de chagrin (une seule collaboratrice pour cette cellule), sur le terrain ce sont plusieurs centaines de salariés qui travaillent dans les refuges professionnels. Ces derniers sont secondés par des milliers de bénévoles. Il faut bien cela pour accueillir, héberger et soigner des dizaines de milliers d’animaux chaque année et pour défendre leurs intérêts. Dans les refuges, le travail ne s’arrête jamais, 7 jours sur 7, 365 jours par an, y compris en période de pandémie", lancent-ils.

Regrettant n'avoir été reçu par la ministre qu'une seule fois, en octobre 2019, depuis son entrée en fonction, les refuges et associations qui ont cosigné la lettre ont annoncé leur intention d'interpeller le gouvernement et le parlement wallon "face à cette situation aussi inédite qu’intenable".

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