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Crise politique: le socialiste Charles Picqué prévient les francophones de se préparer à une future réforme du pays (vidéo)

Les deux vainqueurs des élections de mai 2019, la N-VA en Flandre et le PS en Wallonie, ne se cachent plus désormais et s'adressent à la population. Bart De Wever demande ce lundi matin aux partis flamands de former un FRONT FLAMAND. "Les francophones, et surtout le PS, doivent voir qu'ils ne peuvent pas créer la zizanie entre nous. C'est une question d'amour-propre", a ajouté l'autre figure majeure du parti, Theo Francken. Dans le même temps, le PS, par la voix d'une de ses figures emblématiques, Charles Picqué, prévient les francophones: il y aura un nouveau round institutionnel, entendez par là qu'il faudra négocier une nouvelle réforme de la Belgique. Ce sont les Flamands et non les francophones qui le veulent. Ils devront faire des "concessions sérieuses" a-t-il dit.

"On doit prendre conscience dans l'opinion publique francophone qu'on n'échappera pas, c'est mon opinion depuis longtemps, à un nouveau round institutionnel. Il est demandé par les Flamands, pas par les francophones. Ce que je crains toujours est qu'à un moment donné, on considère que le PS, ne voulant pas parler plus longtemps avec la N-VA, porte la responsabilité d'un déchirement du pays. Cela ne manque pas d'audace quand on sait que les exigences institutionnelles sont toujours venues du nord" a déclaré Charles Picqué à notre journaliste Chantal Monet.

"Il faudra quand même se mettre une table pour des réformes institutionnelles. Mais ce ne sont pas les francophones qui le demandent. Et ça veut dire que les Flamands doivent faire des concessions s'ils veulent de nouvelles réformes institutionnelles. Et des concessions sérieuses", a-t-il poursuivi. Se projetant déjà dans ces négociations apparemment inévitables, il a conclu en déclarant qu'il faudrait "pouvoir discuter d'une série de garanties qu'on doit se donner. Je pense aussi que si on devait aller vers un nouveau round institutionnel, il y a ce qui peut séparer, et à côté il doit y avoir une sorte de plan qui souligne les liens coopératifs entre les entités fédérées (NDLR: Bruxelles, Wallonie et Flandre)."

À la sortie du bureau du PS, le président, Paul Magnette ne s'est pas avancé aussi loin. "On peut se rendre compte que la Belgique ne fonctionne pas bien", a-t-il reconnu. Mais, actuellement, il n'y a ni déclaration de révision de la Constitution, ni majorité des deux tiers qui permette de mener une réforme de l'Etat, a-t-il précisé. A ses yeux, il s'agit pour le moment d'une "question théorique" même si une réflexion à plus long terme doit être menée. "D'ici 2024, il faudra réfléchir à rendre le fonctionnement de la Belgique plus efficace", a-t-il souligné.

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