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La politique de Theo Francken, "ce n'est pas la Belgique": "On va noyer les migrants? On va noyer les femmes et les enfants?"

Invité de Pascal Vrebos sur RTL-TVI, le président du PS Elio Di Rupo a répondu aux attaques du secrétaire d'État à l'Asile et la Migration Theo Francken (N-VA), qui l'accuse d'avoir ouvert les portes de notre pays à l'immigration pendant de trop nombreuses années. La réponse du n°1 socialiste a été claire. Pour lui, la N-VA fait dénature ce qu'est la Belgique. D'un pays d'ouverture sur le monde, ils en font un pays de repli. Pour lui, ce n'est pas notre ADN, tout simplement, et les propos de Theo Francken sur les bateaux de migrants, ce n'est ni plus ni moins que pousser l'Europe à noyer des femmes et des enfants.

"Bart et Theo n'ont aucune leçon à donner. Ce qu'on leur reproche, c'est de nous voler nos libertés. En Belgique, nous étions une terre de liberté, d'avant-garde, une terre de droit individuel. Et ces deux-là, au fil des mois et depuis près de 4 ans, nous amènent dans un pays conservateur à l'instar de la Hongrie, de l'Autriche (deux pays où l'extrême-droite est au pouvoir, ndlr) et ça ce n'est pas la Belgique, ce ne sont pas les Belges, ce ne sont pas nos libertés."


Ni Charles Michel ni aucun membre du gouvernement n'ose dénoncer les propos de Francken

La politique de Theo Francken, Elio Di Rupo n'a pas mâché ses mots. "Ce que je reproche le plus à M. Francken c'est justement son attitude quand il dit par exemple qu'il va contourner un article de la Convention Européenne des Droits de l'Homme qui dit justement qu'il est interdit de torturer. Et lui dit : on va contourner. Aucun membre du gouvernement, ni le Premier ministre, ni les autres ministres ne l'ont contredit. Ça c'est la grande différence entre mon gouvernement où Mme Maggie De Block était secrétaire d'État à l'Immigration et ce gouvernement, c'est que sous ma présidence, de tels actes ne se sont jamais produit. Et les frontières, ce sont des frontières européennes. Il faut les contrôler en étant très attentif à ceci. Un réfugié qui fuit la guerre, qui fuit la torture, qui fuit le drame, nous sommes obligés par les conventions internationales de l'accepter."


"On va noyer les femmes et les enfants migrants? Quand il dit qu'on va renvoyer les bateaux, ça veut dire ça"

Pourtant, le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders dit qu'ils font la même politique d'immigration que sous Di Rupo, et que le gouvernement Michel régularise même plus de migrants. Il faut dire que la crise migratoire, avec l'afflux de millions de réfugiés de Syrie et d'Irak, a commencé sous le gouvernement Michel, ce que n'avait pas connue le gouvernement Di Rupo.

"Ils disent ce qu'ils ont envie de dire pour cacher l'orientation générale politique menée par Theo Francken et par la N-VA", estime Elio Di Rupo. "Ce que M. Reynders ne peut pas dire, c'est que les propos, l'attitude de Theo Francken est inacceptable. Par exemple quand on renvoie des personnes dans des pays dont on sait qu'il peut y avoir de la torture (une référence au rapatriement de Soudanais fin 2017, ndlr). Quand on dit qu'il faut renvoyer les bateaux en mer avec les migrants. On va noyer les migrants? On va noyer les femmes, les enfants? (...) Il ne le dit pas en des mots pareils mais quand on dit qu'on va renvoyer les bateaux, c'est clair. Et quand on dit qu'il faut contourner les règles fondamentales qui constituent le fondement des valeurs de l'Europe, ça veut dire ça."

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