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La réforme des pensions au placard avec la démission du gouvernement Michel: "Ça ne profite à personne"

Le très épineux dossier des pensions est au point mort. Avec ce gouvernement en affaires courantes, impossible de légiférer sur les métiers pénibles. La fin de la coalition fige les réformes entamées.

Avec le gouvernement en affaires courantes, plusieurs dossiers sont mis au frigo. C'est le cas notamment de la controversée réforme des pensions. Le gouvernement avait acté la retraite à 66 ans en 2025 et puis à 67 ans en 2030. Il a aussi diminué les possibilités de départ anticipé. Un accord n’a pas été trouvé, celui sur la pénibilité des métiers. Le gouvernement Michel voulait ajouter des exceptions. Les personnes reconnues comme exerçant un métier pénible auraient eu le choix entre partir plus tôt à la retraite ou poursuivre et percevoir un bonus financier.

A quelques mois des élections, on voit mal comment une majorité pourrait se dégager dans ce dossier. Pour Bruno Colmant, économiste à la banque Degroof et Petercam, il faut trouver une vraie solution. Cette situation n'arrange personne. Il explique: "Il va être extrêmement difficile de faire aboutir cette réforme. Ça ne profite à personne. En réalité, le gouvernement a d’abord commencé par augmenter l’âge de la pension. C’était une mesure plutôt négative. Puis ensuite, le gouvernement a voulu modifier le système, mais bien sûr il y a eu un refus syndical. La première mesure a été considérée comme étant antisociale. Aujourd’hui, nous avons un système qui est simplement étendu, la pension a été augmentée d’un voire deux ans. Certaines catégories de personnes, les policiers, les militaires éventuellement, peuvent profiter de l’immobilisme actuel, mais nous n’avons pas résolu structurellement le problème." Il ajoute: "Il est tout à fait impossible d’imaginer de résoudre ce problème avant les élections. Ce sera même très difficile lors de la formation du prochain gouvernement. Il faut de nouveau rassembler des experts. Il faut rétablir une certaine concertation sociale, apaisante. Il faut donc un dialogue avec les syndicats, le patronat et le gouvernement bien entendu. Je n’imagine pas qu’on ait une réforme construite et bien établie avant 3 ou 4 ans, alors que cela devrait être la priorité absolue de ce pays."    

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