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La Voix des Belges: 73% estiment que les transports en commun sont trop chers, mais est-ce possible de baisser les prix?

À quelques semaines des élections, nous vous donnons la parole dans nos reportages "La voix des Belges". Nous vous avons interrogé sur les transports en commun: 73% estiment qu'ils sont trop chers. Pourtant, TEC et SNCB affirment ne pas pouvoir envisager de baisser les prix.

La demande serait donc partagée par près de trois quarts de citoyens: des transports en commun moins chers. Le constat serait valable pour les bus, les métros ou encore les trams.

Nous avons rencontré des utilisateurs, mais pas seulement, soucieux de faire entendre leur voix. "Je pense que c'est quand même assez rentable. Si on prend les transports en commun tous les jours et si on va à pied. Mais si on prend le bus de temps en temps, c'est quand même assez cher", confie Malou, formatrice et usagère du TEC. "Je trouve que c'est quand même un petit peu exagéré. Surtout parfois des fois pour des petits trajets, je trouve ça assez cher, oui. C'est un facteur qui fait que je n'ai plus pris le bus", indique Chiarra, étudiante.


Au TEC, votre ticket ne couvre qu'une petite partie des frais

Partant de ce constat, nous avons voulu savoir si des diminutions de prix pouvaient être envisagées à l’avenir. Actuellement, lorsque vous empruntez un bus du réseau TEC, en moyenne vous ne couvrez par votre achat que 27% du coût du déplacement. La prise en charge publique est importante (73%).

Pour les responsables, il ne parait pas raisonnable d’envisager une diminution. "Si on se coupe déjà les moyens de la recette voyageurs, il va falloir aller chercher ça ailleurs et rajouter des moyens complémentaires pour rendre le transport ponctuel fiable, attractif, qualitatif, de sécurité. Et souvent le prix vient en dernier lieu. Donc abaisser le prix du transport en commun, c'est quand même une logique différente d'y investir", explique Stéphane Thiery, directeur mobilité du TEC.

Côté SNCB, votre billet ne couvre actuellement que 25% du coût pour les trajets courts, et 75% pour les trajets longs. Là non plus, aucune diminution des prix n'est envisagée pour l'instant. Les hausses sont par contre limitées. "L'évolution des prix des billets sont basés sur l'inflation. Plus précisément sur l'évolution de l'indice santé. Par exemple, cette année les prix de la SNCB ont évolué bien en-deçà de l'inflation", indique Elisa Roux, porte-parole de la SNCB.

Selon l’enquête "La voix des Belges", il semblerait également que des aménagements soient par les usagers: plus de lignes et plus de fréquence. "Les navettes sont tellement occasionnelles qu'il m'est impossible de venir travail à Namur pour 7h du matin", commente Bernard, un employé qui n'est pas usager du TEC. "Parfois j'aimerais bien qu'ils me reconduisent jusqu'à chez moi, mais ça, ça n'arrivera pas", lance une autre dame.

Lors de notre enquête, nous avons constaté pourtant que les réseaux TEC et SNCB sont en plein développement actuellement. Pour les deux opérateurs, il y a une volonté de ramener les conducteurs automobiles dans les transports en commun.

Pour l'heure, le réseau TEC compte:
 

Pour la SNCB:

 

On est passé de 3.500 trains par jour à 3.700 trains par jour

Les développements sont bien réels. "On est passé de 3.500 trains par jour à 3.700 trains par jour, et ce tant dans les zones suburbaines pour faire face à la congestion des villes, mais aussi dans les zones plus rurales, où on a ouvert un certain nombre de gares", précise Elise Roux, de la SNCB.

"Il y a des points très précis qui ont été mis en avant ces derniers jours. Je parle notamment du tram à Liège, qui sera là en 2023. Il va augmenter très fortement la capacité de mobilité en région liégeoise, en agglomération de Liège. Il y aussi des projets sur Charleroi, avec un bus à très haut niveau de service", confie Stéphane Thiery, du TEC.


Associer les moyens de transport

Actuellement, ces différents opérateurs de transports travaillent ensemble pour développer des réseaux complémentaires. Pour Louis Duyigneaud, expert en mobilité au bureau Stratec, l'intermodalité est un incontournable. "Faire en sorte que tous ces modes de transport puissent être utilisés ensemble, c'est ce qu'on appelle le MAS, Mobility as the service (ndlr: la mobilité est le service). Tout ça je pense que c'est l'enjeu du moment", analyse-t-il.

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