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Le cdH veut refédéraliser la gestion des pandémies et attaque un gouvernement wallon "d’une lenteur incompréhensible"

Le chef de groupe cdH au parlement de Wallonie François Desquesnes, était l’invité de la matinale de Bel RTL. Il répondait aux questions d’Antonio Solimando. Pour lui, il faut refédéraliser la gestion des pandémies car notre système a montré ses limites durant cette crise. Par ailleurs, le cdH estime que la majorité PS-MR-Ecolo en Wallonie a réagi trop tardivement sur tous les sujets, y compris la mise en place de son programme.

La Wallonie va voter demain au parlement le texte fixant des amendes jusqu’à 4.000€ et des peines de 6 mois de prison pour les Wallons qui ne respecteraient pas la quarantaine à leur retour de vacances dans une zone rouge. Pour François Desquesnes, "c’est normal", mais ça arrive trop tard. La faute au système belge :

"C’est une peu étonnant de se retrouver à la mi-juillet avec cet élément-là alors qu’on savait depuis fin mai que les frontières allaient rouvrir. On savait que les vacances allaient arriver. Pourquoi n’a-t-on pas anticipé les choses ? Il y a un problème de répartition des compétences entre fédéral et régional et c’est certainement une leçon qu’on doit tirer de cette crise-ci. La gestion des pandémies devrait être de A à Z gérée par le niveau fédéral. Les contrôles aux frontières, les arrivées dans les aéroports et dans les gares, … (…) Il y a un texte flamand, un texte wallon, un texte bruxellois et sans doute un texte germanophone, avec une différence. Mais si vous arrivez à Zaventem, que vous prenez le train jusqu’à la gare du midi, que vous prenez ensuite le train pour vous rendre à Liège, à Namur ou ailleurs en Wallonie, et bien vous êtes potentiellement concerné par 3 réglementations ! C’est pas sérieux. On voit bien que ce système-là ne fonctionne pas. Il doit être corrigé clairement et le plus rapidement possible."

Des mois perdus inutilement pendant que la Flandre avance vite

Quant à la commission spéciale qui va devoir se pencher sur la gestion de la crise en Wallonie et qui démarre demain, elle est aussi en retard selon le chef de groupe. "Il y a plus d’un mois que le cdH a demandé une commission d’enquête pour tirer les leçons le plus rapidement possible de la crise que nous avions vécue. Je constate que nos homologues flamands en sont déjà à leur dixième réunion sur le sujet avec déjà aussi des enseignements qui sont importants. (…) La majorité n’a pas voulu des textes de l’opposition. Ils ont voulu leur propre texte qu’ils déposent en urgence cette semaine et malheureusement ça veut dire que nous ne commencerons le travail d’évaluation, d’analyse et de recommandation, ce qui est le plus important, qu’à la rentrée en septembre. Ce sont des mois perdus inutilement."

Et quand hier au parlement flamand, trois experts parmi les virologues disent qu’on n’est pas prêts en cas de rebond en matière de traçage ou de tests, idem : "Malheureusement nous n’allons réagir que relativement tardivement par rapport à ça."

Trop lents aussi sur la mise en place d'une application de traçage

Le cdH est également favorable au traçage par application, mais là aussi, François Desquesnes dénonce la lenteur wallonne : "Le 19 mai, j’ai interpellé la ministre (wallonne PS de la Santé, Christie, ndlr) Morreale pour demander qu’il y ait en Wallonie, comme ça se fait ailleurs, dans les autres parties d’Europe, une application qui permette en suivi de contact et qui est le moins intrusif. C’est cette technologie qu’on va finalement adopter, mais on est à la mi-juillet. Je trouve qu’on est d’une lenteur affligeante et j’espère qu’elle ne sera pas dommageable."

Où sont les réformes promises par le gouvernement wallon?

Quant au déficit wallon abyssal annoncé par le ministre-président Elio Di Rupo (PS), le cdH estime qu’il va falloir investir juste pour la relance. "On a besoin d’investir pour la relance. On doit investir d’abord dans des initiatives qui vont donner un cap nouveau. On est venu avec des propositions en matière de logement, de mobilité, d’investissements locaux. Les trois mois de crise qu’on vient de traverser ont montré que notre modèle était fragile, n’était pas soutenable, pas durable, et donc il faut par exemple en matière de mobilité donner un coup d’accélérateur en matière de bornes de recharge électriques. Le gouvernement nous semble d’une lenteur et d’un attentisme en la matière qui est désarçonnant, qui est incompréhensible. Il y a plus d’un an qu’ils sont en place, ils ont promis des réformes basculantes. Mais de celles-ci, il ne reste plus aujourd’hui que le mot ‘lente’."

Il faut passer au vote de la loi sur l'avortement malgré la N-VA

Enfin, sur la réforme de l’avortement à laquelle le parti humaniste est opposé, il faut selon lui procéder au vote malgré le chantage de la N-VA. "La démocratie doit fonctionner, le parlement doit prendre ses dispositions au niveau fédéral. La position du cdH n’est ni dans le chantage, ni dans le blocage. Nous exprimerons notre position dans le cadre des votes avec, comme Maxime Prevot (le président du cdH, ndlr) l’a rappelé, une liberté de conscience pour les députés cdH."

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