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Charles Michel présente enfin le budget fédéral: les sujets délicats sont renvoyés à plus tard

La "crise budgétaire" au sein du gouvernement fédéral touche à sa fin. Accompagné de ses ministres, Charles Michel a présenté, ce samedi à 11h, le budget 2017 et la révision budgétaire pour 2016. "Le gouvernement a démontré sa capacité à prendre des décisions difficiles", a annoncé le Premier ministre. Le travail se poursuivra toutefois sur la réforme de l'impôt des sociétés, la taxation des plus-values et la façon d'encourager l'investissement dans les PME et les jeunes entreprises.

C'est devant un parterre de journalistes que Charles Michel a officiellement présenté le budget fédéral. Comme prévu, l'effort budgétaire s'élèvera à 3 milliards d'euros et représentera 1,2% du PIB pour les années 2016 et 2017. Une provision conjoncturelle sera constituée pour un montant de 739 millions d'euros. Une deuxième vague de réformes structurelles sera lancée. Des accords ont été conclus et des textes de loi validés sur la flexibilité du marché du travail, la loi de 1996 sur la compétitivité des entreprises et l'évolution des salaires bruts ainsi que sur l'e-commerce. "Ce n'est pas une surprise quand on connaît l'ambition forte de ce gouvernement", a précisé M. Michel, faisant référence au nouveau paquet de réformes structurelles adoptées par son équipe. "Il s'agit de thèmes sur lesquels plusieurs gouvernements ont tenté des réformes, sans aboutir", a observé le Premier ministre.

M. Michel a répété samedi à l'issue d'une semaine de crise gouvernementale que "ce qui rassemble la majorité est bien plus fort que ce qui la divise". Il s'est dit "optimiste", soulignant la "vision" à long terme qui anime son équipe, au-delà de la gestion politique quotidienne.

Des mesures importantes en attente

La crise de la semaine écoulée a par contre laissé des traces sur un autre chantier. La réforme de l'impôt des sociétés préparée depuis plusieurs mois par le ministre des Finances était censée accompagner le budget. Elle devra désormais attendre un peu. Le gouvernement veut "conjuguer l'efficacité économique et l'équité fiscale". S'il s'engage à poursuivre l'examen de cette refonte chère à la N-VA et considérée en juillet comme l'un des chantiers prioritaires de 2017, il devra également examiner les propositions sur la taxation des plus-values, réclamée par le CD&V, et la mise en place de mesures pour encourager l'investissement dans les PME, l'agenda numérique et les jeunes entreprises, sorte de loi "Cooreman-De Clercq" voulue par l'Open Vld.


Lier l'impôt des sociétés à la taxation des plus-values

A lire le CD&V, la réforme de l'Isoc et la taxation des plus-values semblent désormais couplées même si rien n'indique qu'ils doivent aboutir ensemble, précisait une autre source. "Dans le cadre d'une fiscalité équitable, la cohérence de ces deux dossiers est essentielle. On ne peut pas aborder l'un sans l'autre. Nous nous dirigeons ainsi vers une politique juste, où chacun contribue", ont déclaré les chrétiens-démocrates dans un communiqué.

Le vice-premier ministre N-VA, Jan Jambon a reconnu que le travail sur l'Isoc serait poursuivi, tout en précisant que son collègue Johan Van Overtveldt avait déjà accompli un travail considérable et que la réforme se déroulerait de toute manière en trois phases.


Le budget sera déposé à la Commission européenne dans les délais impartis

La ministre fédérale du Budget Sophie Wilmès se félicite de l'approbation du budget intervenue vendredi soir. "L'accord conclu ce soir nous permettra de déposer le draft budgetary plan 2017 à la Commission européenne dans les délais impartis", annonce la ministre vendredi soir dans un communiqué de presse adressé à l'agence Belga. "Afin de rencontrer les prescrits européens d'amélioration du solde structurel d'ici 2017, le gouvernement a travaillé sur la base d'un effort de 3 milliards d'euros. Une grande partie de cet effort concerne des mesures déjà décidées et pas encore implémentées", précise-t-elle.


Le pouvoir d'achat préservé selon Charles Michel

Le pouvoir d'achat des travailleurs et des allocataires sociaux est préservé, a souligné le cabinet du Premier ministre. Le gouvernement ne touchera pas à l'indexation des salaires et ne prélèvera pas de taxe sur la consommation. Le "tax shift", qui vise à augmenter le salaire poche et diminuer les charges des entreprises, est par ailleurs "consolidé" jusqu'à la fin de la législature. Prévue mardi passé, la déclaration de politique générale devant la Chambre devrait avoir lieu dimanche.

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