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Le gouvernement wallon de Willy Borsus a bouclé son premier budget: la redevance télé est enfin supprimée

Le gouvernement wallon a finalisé ce dimanche en début d'après-midi l'élaboration de son budget 2018, dont il présentera les résultats à la presse à 17 heures à l'Elysette, à Namur. La majorité se targue d'avoir réduit de 100 millions d'euros le déficit annoncé pour 2018.

Il s'agit du premier conclave de la nouvelle majorité MR-cdH, qui veut marquer les esprits en supprimant la redevance télévision dès 2018 et en prenant d'autres mesures fiscales: réduction des droits d'enregistrements pour la première résidence, suppression des droits de succession sur l'habitation principale pour le conjoint ou cohabitant légal survivant, suppression de la majoration des droits d'enregistrement sur la 3e habitation en propriété, fiscalité sur les donations mobilières, viager, etc.


La fin de la redevance télévision

Le précédent gouvernement PS-cdH prévoyait un déficit de 300 millions d'euros pour 2018. La nouvelle majorité MR-cdH a réduit ce déficit à 217 millions d'euros, en annonçant ne pas créer de nouvelle taxe et sans licenciement dans la fonction publique. "Zéro taxe pour le citoyen, zéro augmentation, et au contraire une réforme fiscale, puisque nous avons supprimé la redevance télé, c'est donc un retour pour le citoyen", a commenté le ministre-président Willy Borsus (MR) à nos journalistes Julien Crête et Ghislain Federspiel. Le gouvernement a par ailleurs annoncé avoir prévu une réserve de 31 millions d'euros.

Pour financer la suppression de la redevance télé, le gouvernement wallon compte optimiser ses ressources, à travers notamment une meilleure gestion de ses biens immobiliers, via aussi la création d'une agence de la dette, ou encore la diminution de certains financements (-25 millions d'euros pour le Forem par exemple). "Là aussi, on peut améliorer le fonctionnement, on peut créer des synergies, on peut fusionner des organismes, c'est tout le travail qui doit être fait en 2018", a expliqué Jean-Luc Crucke (MR), ministre wallon du Budget.

S'il n'y a pas de réduction du personnel public, le contrôle des fonctionnaires et leur formation seront revus. Des perspectives de mobilité vers les communes et d'autres institutions seront également proposées. "On ouvre la possibilité pour un agent, lorsqu'il y a un poste qui s'ouvre dans une commune, dans une autre administration de la Région wallonne, ou dans un organisme para-public, de pouvoir postuler avant qu'on ait cherché une ressource à l'extérieur", a précisé Alda Gréoli (cdH), vice-présidente du gouvernement wallon.

À terme, le gouvernement wallon souhaite également regrouper les différentes structures du TEC en Wallonie. Un autre exemple de rationalisation.


Le PS dénonce un exercice atone, flou et opaque

Cinquante jours après la formation de la nouvelle coalition MR-cdH au gouvernement wallon, c'est toujours le flou complet quant aux réformes annoncées et à leur financement, a affirmé dimanche le groupe PS au parlement wallon, à l'issue du conclave budgétaire de l'exécutif Borsus. "La suppression de la redevance TV, le PS l'avait amenée sur la table du gouvernement et le cdH l'a rejetée, prétextant une absence de clarté dans le financement. Il l'approuve aujourd'hui dans un flou total. Sa confiance dans les recettes de la droite est aveugle", lance le chef de groupe PS au parlement wallon, Pierre-Yves Dermagne, dans un communiqué.

Les socialistes rappellent que la fixation définitive du facteur d'autonomie (l'une des clés de répartition entre le Fédéral et les Régions de certaines recettes sur l'impôt des personnes physiques, que le Fédéral doit récupérer, NDLR) engendre une perte de recettes récurrente d'une centaine de millions d'euros à partir de 2018. "Malgré tout, le gouvernement annonce une augmentation spectaculaire dans les recettes et ressort la ficelle de la meilleure perception de l'impôt", relève le PS.

Le premier parti d'opposition dans l'assemblée régionale, qui avait lui-même mis en 2014 les organismes d'intérêt public et les administrations au régime pour réduire le déficit budgétaire, dénonce les efforts annoncés sur les services publics, notamment la suppression de la suspension du délai de réponse pendant les vacances - une mesure annoncée dimanche par la nouvelle coalition gouvernementale - et les économies dans la fonction publique. "Aucune ambition, aucun souffle, toujours des formules incantatoires mais surtout aucune précision sur la nature des efforts qu'on nous annonce 'considérables'. La cible, ce seront des économies sur le personnel et le fonctionnement de nos services publics. Et à travers eux les plus fragilisés de nos concitoyens", dénonce M. Dermagne.

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