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Le MR pointé du doigt par Bart de Wever: "C'est un coup politique", selon le politologue Pascal Delwit

Le politologue Pascal Delwit était l'invité du RTL INFO 13h. Il décrypte l'actualité politique: remise de la première note de la N-VA et du PS au Roi, la récente déclaration de Bart de Wever concernant les libéraux francophones, les formules possibles pour la formation d'un gouvernement.

Vendredi, le parti socialiste et nationaliste flamand ont remis une note au Roi. Une première étape vers la formation d'un gouvernement. Pour Pascal Delwit, cela ne signifie pas pour autant que les négociations vont aboutir. "C'est une première note qui a été remise au Roi. Je pense qu'il faut être prudent. L'état des négociations permet d'avancer. Après ce n'est pas la première fois que des personnalités nommées par le Roi ont pu avancer sans aboutir", a-t-il ainsi déclaré sur le plateau du RTL INFO 13h.

En vue de la formation de ce gouvernement, Bart de Wever s'est dit persuadé à 99,9% que la "bulle de cinq partis" -PS, sp.a, CD&V, cdH, et N-VA - pouvait y parvenir d'ici deux à trois semaines. Cette bulle ne représente toutefois que 70 sièges et en a besoin de cinq de plus pour constituer une majorité. Toutefois, Bart De Wever ne regarde pas en direction du MR car "personne n'est encore partisan du MR au gouvernement", a-t-il affirmé sur le plateau de VTM. Pour le politologue, c'est une manière de mettre la pression sur le parti socialiste. "C'est un coup politique parce que ça met la pression sur le PS, qui lui voulait plutôt évincer l'Open VLD. Ca met aussi la pression sur le rôle politique francophone parce que cela voudrait dire que le cas échéant, il serait, une nouvelle fois, très minoritaire dans le gouvernement fédéral. Ca met aussi la pression sur le parti socialiste parce que les positions de l'Open VLD sont plus à droite que celles du MR donc la négociation sera plus complexe. In fine, ça pose la question de la réforme de l'Etat. Comment veut-on faire une réforme de l'Etat avec une majorité parlementaire relativement étriquée". L'exclusive de la N-VA semble donc poser beaucoup de question. 

Pour le politologue, Bart de Wever vise Georges-Louis Bouchez dans cette exclusive. "Il vise aussi un positionnement du MR qui est un positionnement moins ouvert à une réforme de l'Etat que ne l'est le parti socialiste"

Jusqu'à présent, l'Open VLD et le MR ont déclaré que s'ils montaient dans un gouvernement, ils le feraient ensemble. "Oui mais il y a un jeu politique qui commence à se faire voir, une forme de menace qu'on fait peser sur l'Open VLD: s'il ne rentre pas dans la négociation, il pourrait sortir de la majorité parlementaire ainsi que du gouvernement en Flandre (...)", nous répond Pascal Delwit. " Mais cela ne concerne pas seulement l'équilibre propre à la Flandre. C'est aussi un problème supplémentaire pour le parti socialiste", ajoute le politologue.

Alors quelle seraient les autres formules possibles s'il n'y a pas les libéraux du nord et du sud ? 

Pour le politologue, il n'y en a pas beaucoup sur la table. "Si vous n'avez pas l'Open VLD ni le MR, vous pouvez vous tourner vers un parti qui a au moins six sièges, c'est-à-dire soit écolo soit Groen, soit bien évidemment Ecolo et Groen. A priori ces deux partis souhaitent aussi monter ensemble ou être ensemble dans l'opposition. Cependant, on sait que Ecolo a fait une exclusive quant à sa participation gouvernementale envers la N-VA donc on imagine pas bien que l'on pourrait trouver une solution vers les Verts. A part cela, il n'y a pas d'autres solutions".

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