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Le pacte migratoire, c'est quoi? "Ce n'est pas l'ouverture des frontières, c'est même l'inverse"

Le Premier ministre Charles Michel était l'invité de BEL RTL mercredi matin. Il contre la campagne des nationalistes flamands qui évoquent une "déferlante migratoire" en cas de ratification du pacte des Nations Unies. Explications.

Le pacte migratoire qui provoque actuellement une crise gouvernementale (et peut-être bientôt la chute du gouvernement), c'est quoi ?

Il faut le voir comme une feuille de route. En fait, les Nations Unies ont réuni une série de principes et de propositions pour atteindre un objectif: la lutte contre le trafic d'êtres humains, afin de rendre la migration plus sûre.

Parmi les principes, on retrouve la défense des droits de l'homme, des droits des enfants, ou encore la reconnaissance de la souveraineté nationale.

Les propositions sont faites pour aider les pays. Les aider à faire face aux migrations, notamment en facilitant l'information, l'intégration des migrants, l'échange d'expertises.

Précision importante: ce texte n'est pas contraignant. C'est-à-dire que personne n'ira sanctionner un pays qui n'applique pas ces principes et propositions.

Mais le problème, c'est que la N-VA estime que plusieurs points sont contraires à la politique menée par le gouvernement belge : par exemple, les recommandations pour élargir le regroupement familial.

Qu'en pense réellement Charles Michel ?

Charles Michel était l'invité exceptionnel de BEL RTL mercredi matin. Ses propos témoignent d'une volonté de contrer la campagne des nationalistes flamands, évoquant une ouverture totale de nos frontières…

"C'est un plus, car avec un tel pacte, on aura des leviers supplémentaires pour avoir des accords avec des pays africains pour organiser le retour de ceux qui ne sont pas réguliers chez nous et pour lesquels des décisions de retour ont été prises".

"Autre élément: ce pacte fournit un cadre pour lutter contre les passeurs, les trafiquants d'êtres humains. Ce pacte dit également qu'il est important de préciser qui est régulier et qui n'est pas régulier dans un pays".

Ce pacte est donc "un pas en avant pour répondre à un défi que nos citoyens attendent: agir de manière ordonnée, sûre et régulière" face à la migration.

Charles Michel précise également que le pacte n'amènera pas de déferlante migratoire, annoncée par la N-VA notamment. "La réponse est totalement non. Et il y a une certitude: ceux qui pensent qu'on peut gérer tout seul, dans le repli, les questions migratoires, sans avoir de coopération internationale, soit ils pensent quelque chose qui est absurde, soit ils ne disent pas la vérité à nos citoyens. La migration, par principe, est un phénomène qui traverse les frontières. Et ce n'est pas l'ouverture des frontières, c'est même l'inverse, car c'est de la fermeté à chaque fois que c'est nécessaire".

Le Premier conclut que le pacte prévoit également de s'attaquer à certaines causes de ces migrations, à savoir l'extrême pauvreté, par exemple "en allant soutenir davantage l'éducation et la santé".

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