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Le POUVOIR des syndicats: entre opacité financière et capacité de paralyser un pays

Les grèves ont évidemment un coût pour les syndicats qui indemnisent les affiliés grévistes. Alors question, d'où vient le trésor de guerre des syndicats et pourquoi les leaders syndicaux restent discrets sur la question ?

FGTB, CSC, CGSLB. Trois acronymes pour trois syndicats. De véritables empires au fonctionnement interne complexe et à la transparence financière souvent limitée. Et pour cause: ces organisations ne sont pas obligées de publier leur compte à la Banque Nationale. Thierry Afschrift, avocat fiscaliste, était au micro de Sébastien Degrave pour RTL-TVi: "Les syndicats ne souhaitent pas et n’ont pas la personnalité juridique. Par conséquent, ils ne sont pas soumis aux mêmes règles que les sociétés, les ASBL ou que les mutualités. Il n’y a pas de texte qui les oblige à publier leur compte. Ils ne doivent rendre des comptes à personne."


Aucun chiffre n'est donné

En l’absence de chiffres officiels, on ne peut qu’estimer les revenus annuels des syndicats. Selon nos calculs, chaque année les syndicats chrétiens (CSC) gagneraient 342 millions d’euros. La FGTB percevrait au total 236 millions d’euros. Quant à la CGSLB, elle annonce un chiffre d’affaires de 49,7 millions d’euros. Mais qu’en est-il du patrimoine global de ces organisations; de l’immobilier, mais aussi de leur réserve financière utilisée pour indemniser les grévistes? Aucun chiffre n’est donné, c’est l’opacité complète. Marc Gobelet, secrétaire général de la FGTB, explique: "D’abord, pour le patrimoine financier, ce sont des éléments qui ne sauront pas déclarer. Le jour où on le dévoile, on donne la possibilité au gouvernement et au patronat de savoir notre capacité de résistance. Ce sont des éléments qui ne doivent pas être dits."


Tout l'argent se retoruve sur le compte d'une personne physique

Ces montants gardés secrets sont perçus de deux manières. D’abord par les cotisations mensuelles des adhérents. Ensuite par le paiement des allocations de chômage opérées par les syndicats. En 2012, l’ONE avait versé 164 millions d’euros à ces organismes pour couvrir les frais administratifs. Le tout sur des comptes en banque qui appartiennent à des personnes privées. "Doit-on vraiment faire confiance à la personne physique que l’organisme syndical a choisie ? Que le syndicat fasse confiance, c’est bien. Mais que l’État doit faire confiance aussi...", ajoute Thierry Afschrift. Un pouvoir syndical qui reste fort pour négocier avec les entreprises ou le gouverne, mais aussi pour mobiliser leurs affiliés. La grève reste une arme très puissante. Une force capable de paralyser un pays.  

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