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Charles Michel à la FGTB, syndicat "minoritaire": "Je ne pense pas que cette grève va créer de l'emploi!"

Le Premier ministre était l'invité exceptionnel de Martin Buxant, dans son bureau, mercredi matin. Avant de répondre aux auditeurs, il a évoqué quelques sujets brûlants de l'actualité.

Ce mercredi, le Premier Ministre Charles Michel a passé la matinée sur les ondes de BEL RTL. Avant de répondre en direct aux questions des auditeurs, il a été cuisiné par Martin Buxant sur les sujets les plus brûlants de l'actualité.

Parmi les réponses les plus percutantes du Premier, il a cette petite pique, pour une fois presque polémique dans la bouche du Premier, par rapport à la nouvelle grève prévue vendredi prochain par la FGTB. "Je ne pense pas que cette grève va créer le moindre emploi, ni qu'elle va améliorer notre image à l'étranger".

Il y a également une attaque à peine dissimulée envers le PS, qui instrumentaliserait, selon lui, les mouvements sociaux à répétition. La phrase "le rôle d'un syndicat est de défendre les travailleurs, et pas de remplacer un parti d'opposition", va clairement dans ce sens. Une instrumentalisation qui passe par la FGTB: "Je regrette qu'un syndicat, qui est minoritaire dans l'ensemble du pays, décide systématiquement de faire le choix du radicalisme syndical". 

Charles Michel a également confirmé l'intention de son gouvernement d'obtenir un service minimum (surtout au niveau des prisons et de la SNCB) en cas de grève. Il a d'abord évoqué l'importance d'y arriver par le dialogue: "l'accord de gouvernement dit qu'il faut donner toutes les chances à la concertation sociale sur ce sujet-là". Mais il est clair: "si on n'y arrive pas, alors le Parlement devra reprendre la main", et forcer le passage. Ce serait une belle ligne sur le CV de Charles Michel et de son gouvernement.

Voici l'intégralité de l'interview exceptionnelle du Premier Ministre.

Martin Buxant: "Commençons par les évènements qui vous ont conduit à éviter l'interview de mardi matin. N'avez-vous pas cédé à la panique, trois mois après les attentats de Bruxelles?"

Charles Michel: "On assume. Hier matin, j'ai été averti à 6h15 d'un incident potentiellement grave à City 2, et j'ai considéré que je devais être présent au centre de crise. A ce moment, tout indiquait que c'étaient effectivement des explosifs. De plus, la personne était connue pour des faits de radicalisme. Et on parlait d'un véhicule à proximité immédiate appartenant à une personne également connue pour des faits de radicalisme. Et on redoutait que ce soit une tactique pour détourner l'attention des services de police et attaquer à un autre endroit"

MB: "Ce vendredi, la FGTB appelle à une grève nationale. Est-ce que votre rôle n'est pas de tout faire pour éviter ce genre de mouvements sociaux qui paralysent un pays ?"

CM:"Je veux travailler pour la paix sociale, on a conclu énormément d'accords sociaux ces derniers mois, d'ailleurs. Je ne pense pas que cette grève va créer le moindre emploi, ni qu'elle va améliorer notre image à l'étranger. Et je regrette qu'un syndicat, qui est minoritaire dans l'ensemble du pays, décide systématiquement de faire le choix du radicalisme syndical (...) Ce syndicat exprime de plus la volonté de faire tomber le gouvernement. On peut ne pas l'aimer, ce gouvernement, mais il dispose d'une légitimité, avec un Parlement et des députés élus au suffrage universel. Le rôle d'un syndicat est de défendre les travailleurs, et pas de remplacer un parti d'opposition".

MB: "Le Parti Socialiste est-il derrière ?"

CM: "Je constate qu'il y a chaque fois une instrumentalisation. Je n'ai pas envie d'utiliser le mot 'grève politique', pour ne pas mettre d'huile sur le feu, mais je constate néanmoins qu'il y a systématiquement une démarche qui est d'abord hostile au gouvernement, avant que l'on comprenne même l'alternative, ou avant qu'il y ait des propositions pour créer de l'emploi".

MB: "Faut-il limiter le droit de grève ?"

CM: "Je pense que le droit de grève n'est pas absolu, et qu'il est limité par le droit de son voisin ou de de son collègue de travailler et de circuler librement. Je ne supporte pas que le droit de grève soit instrumentalisé pour restreindre la liberté d'aller chez le médecin, de passer des examens, ou de prendre le train".

MB: "Le MR avait promis un service minimum, et après deux an, il n'y a toujours rien"

CM: "Dans les prisons et à la SNCB, il y a un souhait des Ministres en charge de pouvoir mener la consultation, pour trouver une solution en concertation avec les partenaires sociaux. L'accord de gouvernement dit qu'il faut donner toutes les chances à la concertation sociale sur ce sujet-là. Si on n'y arrive pas, alors le Parlement devra reprendre la main".

MB: "Un des reproches qui vous est formulé, c'est d'aller prendre l'argent dans la poche des plus faibles, au lieu de vous attaquer à la fraude fiscale?"

CM: "C'est un flagrant délit de désinformation. Dans la fraude fiscale, nous avons confirmé toutes les mesures prises par les gouvernements précédents. Nous avons également, par exemple, engagé de nouveaux agents pour lutter contre cette fraude fiscale. Du coup, dans les trois premiers mois de cette année, nous avons récolté plus d'argent que tout ce qui avait été récolté l'année passée. Les premiers résultats sont là."

MB: "Quel conseil donnez-vous aux Anglais qui doivent voter pour ou contre le maintien dans l'Union européenne? Est-ce catastrophique s'ils sortent de l'Europe ?"

CM: "C'est mieux pour tout le monde, la Grande-Bretagne d'abord, mais également l'Europe et même la Belgique, si elle vote pour le maintien. Mais que ce soit oui ou non, l'Europe ne sera pas pareille après ce referendum. Et je plaide pour que l'on puisse refonder le projet européen, en étant plus concret, plus opérationnel"

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